La qualité des formations peut-elle être garantie ? C’est en tout cas l’objectif du décret du 30 juin 2015, qui complète la réforme de la formation professionnelle. Il impose aux organismes financeurs – Opca, collectivités, Pôle emploi… – de s’assurer, d’ici à 2017, de la qualité des programmes en développant leurs propres critères de contrôle ou en privilégiant des normes ou des labels existants.

La réflexion sur la performance de l’investissement en formation ne date pas d’hier. Il suscite des débats constants dont nous nous sommes régulièrement fait l’écho dans nos colonnes. Certes, il semble vain – ou à tout le moins extrêmement complexe – de démontrer stricto sensu un retour sur investissement de la formation. Il y a une difficulté intrinsèque à convertir monétairement les bénéfices intangibles de formations qui ne sont pas immédiatement opérationnelles – celles qui ne concernent pas la prise de poste, l’adaptation aux nouveaux process ou outils… Et même pour ces dernières, il faudrait mesurer précisément les transferts vers l’activité, isoler les autres facteurs d’amélioration de la performance, comparer avec des groupes témoins non bénéficiaires de la formation, etc.

En revanche, la notion de coût-qualité fait bien partie du logiciel des responsables de formation (RF) des grandes entreprises. Mais attention, les experts que nous avons interrogés l’affirment : l’ère post-réforme, qui clôt des décennies d’obligation de financement du plan de formation, va imposer à beaucoup de ces RF une montée en compétences et en technicité afin qu’ils maîtrisent mieux le processus analyse des besoins-sélection des prestataires-suivi des résultats, pour démontrer la valeur ajoutée de la formation.