Les incantations portant sur le renforcement de l’épargne salariale – il faut la développer dans les PME, il faut favoriser l’épargne longue… – ne vont pas suffire : le manque de culture financière des salariés français et la complexité de certains dispositifs découragent souvent les bonnes volontés. Si les entreprises ne déploient pas l’effort d’information nécessaire à l’appropriation de ces mécanismes, comment rendre les salariés acteurs de leur épargne salariale ? Le plus souvent, ils se noient dans une masse d’informations institutionnelles. Autre frein important à son développement : les entreprises et les sociétés de gestion ne sont pas autorisées à faire du conseil auprès des salariés. Ainsi, le salarié investisseur ne reçoit aucun soutien personnalisé pour opérer des choix en connaissance de cause.

Cependant, à l’heure où les budgets d’augmentation salariale se réduisent, des directions RH cherchent tout de même à valoriser les avantages annexes proposés – dont les dispositifs d’épargne – dans des bulletins sociaux individuels (BSI) notamment. Mais cette information n’apporte aucun éclairage sur les arbitrages à réaliser sur ce type d’épargne.

Certaines entreprises, davantage responsables socialement, se préoccupent du niveau de connaissances financières de leurs collaborateurs en proposant des formations ad hoc. Lesquelles sont également indispensables aux membres des conseil de surveillance ou aux responsables RH, perdus eux aussi dans la complexité des différents mécanismes. La pédagogie reste en effet le plus sûr moyen de constituer une épargne performante.