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Sur le terrain

Conditions de travail : Casino avance à petits pas dans le télétravail

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 08.09.2015 | Catherine Sanson-Stern

En regroupant plusieurs de ses sites franciliens, l’enseigne de distribution a rallongé le temps de transport de nombreux salariés. Une journée de télétravail par semaine est proposée en compensation aux salariés de Casino Services, Comacas, EMC et DCF.

Le groupe Casino s’ouvre petit à petit au télétravail. Après trois ans de test dans sa filiale informatique CIT, 80 salariés en bénéficient aujourd’hui. Une nouvelle étape a été franchie avec la signature au printemps dernier d’accords de télétravail dans quatre filiales – Casino Services, Comacas, EMC et DCF(1) – concernées par le regroupement, à Vitry-sur-Seine, d’un millier de salariés issus de sites dispersés dans l’est de la région parisienne.

Une heure de trajet supplémentaire

Les accords, qui entrent en application en septembre 2015, ne concernent que les salariés de Vitry et non ceux, plus nombreux, travaillant au siège, à Saint-Étienne. « Plusieurs études ont montré que le déménagement ajoutait à certains salariés jusqu’à une heure de trajet matin et soir, témoigne Guillaume Touminet, délégué syndical CFDT à Comacas. Devant la grogne générale, la direction a accepté des négociations sur les conditions de travail, et notamment sur le télétravail, alors qu’elle y était défavorable depuis plusieurs années. »

Plutôt qu’un texte global, Casino a préféré négocier un accord par filiale, d’une durée d’un an. Chacun prévoit un jour de télétravail par semaine, au maximum, pour les salariés volontaires travaillant à temps plein, ayant plus d’un an d’ancienneté et « l’autonomie requise dans l’organisation et la gestion du temps de travail ». L’avenant au contrat est signé pour un an, avec une période d’adaptation de deux mois et une réversibilité possible à la demande de l’une ou de l’autre des parties. Une prime pour frais de télétravail de 32,50 euros est versée mensuellement.

Les syndicats signataires n’ont pas été les mêmes selon les filiales. À Casino Services, l’Unsa, un peu frileuse sur la question du télétravail, a signé sans conviction aux côtés de la CFE-CGC le 13 avril. « Un jour de télétravail par semaine ne nous paraît pas répondre à ce problème d’augmentation du temps de trajet, estime Serge Durand, de l’Unsa Casino Services. Cet accord est un premier pas qui nous permettra de voir ce que cela peut donner. » La CFE-CGC, qui milite depuis des années pour le télétravail, n’est pas non plus très enthousiaste. « L’accord n’est pas à la hauteur de l’attente des salariés, et le nombre de collaborateurs pouvant y prétendre est insuffisant car il n’est pas étendu à l’ensemble des différents sièges ou fonctions de back-office », regrette son délégué syndical Georges Baiguini. La CFDT, également demandeuse de télétravail depuis plusieurs années, n’a pas signé, jugeant l’accord Casino Services « trop rigide », pour un nombre trop faible de personnes.

En revanche, elle a paraphé le 30 juin celui deComacas, aux côtés de la CFE-CGC : « L’accord prévoit un jour par semaine alors que nous en réclamions deux, mais nous avons obtenu que le télétravail soit ouvert à tous les statuts, sans limitation du nombre de télétravailleurs pendant l’année de test – contrairement à DCF, qui impose un quota maximum de 10 personnes pour 80 salariés à Vitry. Nous avons jugé que nous avions suffisamment de garanties et que ce texte jetait les bases d’un accord plus large », souligne Guillaume Touminet.

L’accord précise en effet que les résultats du bilan intermédiaire de mars 2016 seront pris en compte dans la négociation sur le déploiement du télétravail pour les collaborateurs de Comacas à Saint-Étienne. Rien de tel n’est évoqué dans l’accord Casino Services.

La direction des ressources humaine, de son côté, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.

1) Casino Services rassemble les services du siège ; Comacas est la filiale approvisionnement des enseignes historiques ; EMC est la filiale achats ; DCF (Distribution Casino France) est la filiale qui regroupe les magasins.

Auteur

  • Catherine Sanson-Stern