LA NOTION DE DIFFÉRENCE CULTURELLE et de développement a longtemps occulté la question des inégalités entre les habitants des différentes régions du monde. La mondialisation, pourtant, qui conduit à raisonner à l’échelle planétaire, redonne toute son actualité à un concept situé en principe au fondement de nos démocraties. Cela en un temps où les inégalités alimentent une instabilité économique, politique et sociale, qui met en péril la paix mondiale. Sous la direction d’un professeur à Sciences Po Paris et d’un journaliste et historien, des chercheurs et des journalistes décryptent les inégalités dans leur rapport à l’histoire coloniale et au néolibéralisme. Ils dressent un état des lieux des inégalités : de richesse, de santé, d’habitat, entre les genres, environnementales, et soulignent la relative impuissance des organisations internationales à atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés pour améliorer le sort des plus pauvres. Leur nombre a sensiblement diminué en chiffres absolus depuis les années 1980, passant de 1,9 milliard à 1 milliard aujourd’hui, mais les riches sont devenus plus riches et les écarts ne cessent d’augmenter. Enfin, les auteurs soulèvent notamment le problème des inégalités invisibles, car noyées dans des notions de revenus médians qui tendent à masquer la fracture sociale.