Aujourd’hui, 1 % de la population de la planète détient près de la moitié de la fortune mondiale, et cette grande fracture ne cesse de s’élargir. Pour l’auteur – ex-économiste en chef de la Banque mondiale et prix Nobel d’économie en 2001 avec George Akerlof et Michael Spence pour un travail sur l’économie de l’information –, pendant les Trente Glorieuses, l’économie américaine coïncidait avec le rêve d’une vie facile et heureuse pour tous aux États-Unis, parce qu’existait un réel partage de la prospérité. Depuis les années 1980 et les politiques américaines mais aussi européennes qui tendent à favoriser les plus riches, cette prospérité universelle n’est plus qu’un mythe, qui achoppe sur la paupérisation des classes moyennes et l’exclusion des plus pauvres.

La théorie du ruissellement, qui voudrait que l’enrichissement des riches finisse par profiter à tous, est pour lui erronée et dangereuse, car elle menace à la fois la croissance mondiale et la démocratie. La première parce que le seul moteur durable de la croissance ne peut être que la consommation et que celle-ci est pénalisée par la baisse du pouvoir d’achat ; la seconde, parce les droits concrets des citoyens sont directement tributaires de leurs ressources. Les articles de presse rassemblés dans cet ouvrage reviennent sur les causes de la grande récession amorcée depuis fin 2007, sur les rapports avec la dépression des années 1930, mais aussi sur les solutions qui relèvent clairement pour l’auteur du choix politique. Œuvrer pour plus d’égalité en matière de répartition des richesses devrait, selon lui, permettre de résoudre les difficultés économiques et sociales actuelles.