Comment diviser le taux d’illettrisme par deux d’ici à une dizaine d’années ? La réponse est dans la note d’analyse “Lutter contre l’illettrisme, un impératif économique et social”, rendue publique le 31 août par le club de réflexion France Stratégie, qui estime à 50 millions d’euros supplémentaires par an les efforts nécessaires à la réduction de ce problème sociétal, qui concerne environ 7 % des Français de plus de 16 ans. Ces 50 millions devraient s’ajouter aux 160 millions d’euros déjà dédiés à la lutte contre l’illettrisme annuellement (Opca, État, etc.), soit un coût total de 210 millions d’euros chaque année.
« Cette augmentation n’implique pas nécessairement une dépense budgétaire supplémentaire, affirment les auteurs. Elle pourra être principalement couverte par les fonds mutualisés de la formation, notamment via le financement dédié au compte personnel de formation. » Les deux chercheurs suggèrent des dotations spécifiques au compte personnel de formation en octroyant des heures supplémentaires, sur une base de 2 000 euros pour 150 heures, selon un calcul de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme.
Pour les auteurs, cette « politique volontariste » propose de s’attaquer au noyau dur (740 000 adultes, 31 000 jeunes) des personnes en situation d’illettrisme, indépendamment de leur âge. « On pourrait se focaliser sur la jeunesse, considérant l’investissement plus utile. Mais, dans un contexte de faible accès à la formation, d’allongement de la vie professionnelle et d’intensification des changements technologiques, un ciblage des seniors se justifie tout autant », observent-ils.
