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MERYEM LE SAGET CONSEIL EN ENTREPRISE

La chronique | publié le : 08.09.2015 |

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MERYEM LE SAGET CONSEIL EN ENTREPRISE

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L’ART DE DIRE NON

OSER DIRE NON N’EST PAS FAMILIER. Pourtant, si l’on ne veut pas se faire aspirer dans un rythme fou dès le lundi matin, c’est un art qu’il faut apprendre à pratiquer.

IL Y A CEUX QUI ONT PEUR de la réaction d’autrui s’ils disent non. Leur solution est simple : au lieu de risquer des complications, ils préfèrent s’adapter. Pas de confrontation, pas d’ennuis. Mais à force d’acquiescement, ils se retrouvent avec tout le travail des autres sur le dos…

CERTAINS DISENT OUI parce qu’ils aiment faire plaisir. Ils pensent que les personnes vont les apprécier davantage s’ils acceptent ce qu’elles demandent. Mais cela n’aide pas leur interlocuteur à s’interroger pour savoir si la tâche réclamée est vraiment nécessaire ou urgente. Quand on aime rendre service, l’entourage prend l’habitude d’en profiter et n’hésite pas à demander, même des choses inutiles. La solution est d’oser dire non à bon escient, non pour s’opposer mais par souci d’efficacité collective. La démarche la plus efficace pour dire non respecte trois temps.

PREMIER TEMPS, PRENDRE CONSCIENCE DE SON BESOIN À SOI : on est complètement “à la bourre” et un collègue nous demande un travail supplémentaire en urgence ? Notre besoin profond est la concentration, pour arriver à finir le travail sur lequel on s’est engagé. Ce n’est pas de l’égoïsme, c’est un besoin qui a du sens.

ENSUITE, IL FAUT DIRE NON LE PLUS SIMPLEMENT POSSIBLE, sans timidité ni gêne, sans tricoter des excuses à rallonge. On exprime à son interlocuteur que rendre ce travail dans les temps est essentiel, car l’équipe projet attend. On doit donc se concentrer pour terminer. La sincérité sur les motifs qui nous animent est déterminante. Si l’on invente des fausses excuses, cela se sent très vite. C’est l’authenticité des sentiments qui donne de la puissance à la réponse. En fait, on se dit oui à soi, on choisit d’honorer ses valeurs profondes et son sens des responsabilités.

TROISIÈME TEMPS : PUISQUE L’ON VIENT DE DIRE NON, notre interlocuteur se retrouve désorienté. Il est important de préserver la relation et de ne pas terminer sur une tension ou rejet. On va l’aider à réfléchir, lui proposer une alternative, explorer ensemble d’autres pistes.

POUR CELA, IL FAUT S’ENTRAÎNER à discerner rapidement les vraies demandes des fausses. Cette action envisagée est-elle vraiment essentielle, faut-il absolument l’effectuer maintenant ? Fait-elle avancer un objectif important ? Une autre méthode ne serait-elle pas mieux adaptée ?

ON GARDE AINSI LA PORTE OUVERTE pour que la personne ne se sente pas rejetée. « Je ne peux pas regarder ton projet maintenant, mais je peux le faire en fin de semaine » ou bien « as-tu pensé à cette autre personne ? Elle pourra sans doute t’aider ». En fait, il n’est pas de notre responsabilité de trouver une solution pour l’autre, mais on peut y contribuer. Adopter une attitude coopérative améliore toujours le climat de travail.