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Sur le terrain

DIALOGUE SOCIAL : UNE BDES OUVERTE CHEZ BRANDT

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 25.08.2015 | Christian Robischon

Le fabricant d’électroménager est transparent dans le contenu de sa base de données économiques et sociales (BDES). Il proportionne l’étendue des informations à l’importance du mandat syndical et crée deux catégories de documents exploitables selon leur degré de confidentialité.

Un niveau d’information proportionné au mandat syndical : ce principe caractérise la communication de la base de données économiques et sociales mise en place chez Brandt depuis quelques mois. Avec son prestataire NetExplorer, le fabricant d’électroménager, qui emploie 1 170 salariés en France, a mis au point un dispositif d’accès qui s’efforce de cibler les informations en rapport direct avec la fonction syndicale de celui qui se connecte. « L’élu en CCE et les délégués syndicaux centraux ont accès à l’intégralité des données, tandis que les membres des CHSCT locaux reçoivent celles relatives à leur thématique. De même, les élus des quatre CE peuvent consulter ce qui concerne leur établissement », décrit Olivier Depoix, directeur des affaires sociales. Les délégués syndicaux locaux ont accès à la BDES des CE.

La mise en place de la BDES est intervenue à un moment clé dans l’histoire de l’entreprise : moins d’un an après son changement d’actionnaire (rachat à Fagor par Cevital) qui l’a sauvée de la disparition. Dans ce contexte de nouveau départ, elle a fait le choix d’être quasiment transparente dans sa communication sur la stratégie et la situation financière. Seuls ne figurent pas les secrets sur les futurs nouveaux produits… qui ne sont d’ailleurs partagés que par une toute petite partie du top management.

La BDES n’a pas été négociée, mais elle a fait l’objet d’une discussion régulière avec les délégués syndicaux centraux et les élus au CCE, qui ont pu ajuster la maquette présentée à l’automne dernier.

LES DONNÉES SENSIBLES PROTÉGÉES

« Les débats ont surtout porté sur l’exploitabilité des données : celles qui sont téléchargeables, transférables et imprimables ; à l’inverse, celles simplement consultables afin de leur préserver un degré de confidentialité », souligne Olivier Depoix. Cette seconde catégorie recouvre les données jugées les plus sensibles sur la stratégie de l’entreprise et ses innovations technologiques.

« Nous n’avons pas ressenti une intention de la direction de cacher des choses. C’est en phase avec ce que l’on observe depuis que nous sommes sortis de Fagor », confirme Laurent Prevot, secrétaire (CFDT) du CCE. Satisfecit également à la CFTC et à la CGT, respectivement première et seconde organisations syndicales de l’entreprise, sur le contenu et le degré de transparence. Mais avec quelques réserves sur la facilité d’accès. « Tous les représentants des catégories “ouvriers” n’ayant pas d’adresse électronique professionnelle, les informations leur sont envoyées sur leur mail personnel, ce qui n’est pas la solution idéale », relate Nathalie Pillet, déléguée syndicale centrale CFTC. « Il faut être un minimum à l’aise avec l’informatique pour s’approprier l’outil », appuie Maria Borrely, son homologue à la CGT. Le prestataire, NetExplorer, a beaucoup travaillé sur la fonctionnalité. La BDES est consultable sur tablette et smartphone. Accessible depuis tout type de navigateur, la plate-forme permet d’importer aisément des fichiers. « Un petit moteur interne ajoute une fonction de recherche par mot-clé qui est bien appréciée des utilisateurs », complète Bertrand Servary, responsable relation client de NetExplorer. Face à ses concurrents étrangers, cet éditeur français de logiciels de partage de fichiers a présenté la solution « à la fois la moins chère et la plus simple », selon Brandt… qui avoue qu’une telle combinaison a d’abord éveillé quelques doutes. « Depuis, nous avons pu vérifier jour après jour la crédibilité de l’offre », commente Olivier Depoix.

Pour alimenter la BDES en complément du bilan social et des comptes financiers, le fabricant d’électroménager a demandé aux services RH des sites de remonter les informations locales discutées au fil des réunions d’IRP. Au niveau central, sa direction s’est livrée à un travail, jugé « fort utile », de formalisation par écrit de la stratégie. « L’enjeu, à présent, c’est de réussir la mise à jour », estime Olivier Depoix. Brandt prévoit une actualisation mensuelle sur les effectifs, trimestrielle sur le budget des œuvres sociales et annuelle pour le reste : finances, stratégie, détails de la répartition des effectifs inscrits dans le bilan social, etc.

Auteur

  • Christian Robischon