L’ÉPANOUISSEMENT PAR LE TRAVAIL
DANS UNE PERSPECTIVE CHRÉTIENNE, le travail est à la fois maudit – c’est le résultat d’une condamnation après la chute hors du paradis – et exalté, notamment par les protestants au nom de sa vertu moralisatrice. En clair, pendant qu’on s’adonne au travail, on ne se livre à aucun des péchés capitaux que sont la paresse, la luxure, la gourmandise… Au pire cède-t-on à l’avarice si l’on ne travaille que pour accumuler du bien. Malgré la pression au rendement et le stress professionnel dont souffrent nombre de salariés, pour l’auteur, ancien inspecteur du travail, le travail est en soi une valeur, car c’est un acte productif qui médiatise le rapport à la nature et aux hommes. Il s’agit même d’une valeur d’autant plus forte que nous traversons une période de crise des valeurs. À une époque de chômage massif, où de nouvelles générations d’automates risquent de l’accroître encore, il est temps, selon lui, que l’Église catholique, au-delà des questions d’emploi et de subsistance, s’engage dans un discours construit et argumenté sur le sens profond du travail et son rôle, même si la place de celui-ci doit demeurer limitée. En même temps qu’il revendique le droit à une temporalité soustraite au seul principe de la rentabilité, l’auteur déplore que le travail reste à ce jour un point relativement aveugle pour les institutions religieuses.