Contre la “gangrène” du travail illégal qui la ronge au même titre que le BTP ou l’hôtellerie-restauration, la profession du déménagement (15 000 salariés “officiels”) a signé cet été une convention avec quatre ministères, dont celui du Travail, et avec l’ensemble des syndicats de la branche. Le texte associe prévention et répression. Il prévoit une série d’actions d’information auprès des clients, des intermédiaires (agences immobilières, loueurs de véhicules) et des prestataires sur le caractère réglementé de la profession, avec les obligations induites de formation du personnel, et sur les risques encourus en cas de manquements.
Il organise l’intervention des services de l’État pour donner la priorité au repérage des pratiques douteuses, à leur signalement et à leur traitement. « L’État doit ainsi réorienter ses moyens vers le contrôle des “camions blancs” anonymes, sans attestations, plutôt que vers les entreprises qui ont pignon sur rue », approuve Yannick Collen, président de la Chambre syndicale du déménagement, initiatrice de la convention. Dans la profession, le travail illégal, en expansion depuis l’arrivée d’Internet, prend surtout la forme du travail dissimulé, de l’emploi d’étrangers en situation irrégulière et de prestataires non répertoriés.