Désengagement, mal-être, démotivation… Les salariés expriment de plus en plus les difficultés qu’ils éprouvent au travail. Les managers eux-mêmes affrontent de nombreux obstacles dans l’exercice de leur métier, et se plaignent de vivre dans l’urgence, sans pouvoir prendre le temps nécessaire au recul qui leur permettrait de porter un regard critique sur l’environnement de travail, de faire évoluer l’organisation et d’améliorer le sort des équipes. Loin des solutions standardisées proposées par de grands cabinets de conseil, les chercheurs en sciences humaines – les sociologues notamment – sont capables d’appuyer une réflexion, une recherche de sens, par exemple dans un contexte de conduite du changement. Leur démarche est cependant moins confortable que celle consistant à apporter une solution technique clés en main ; car, entre autres, elle confronte les points de vue des différents acteurs en présence… Or les directions, craignant de réveiller les conflictualités, freinent ce type d’intervention. Les entreprises sont encore rares à accepter d’ouvrir cette boîte de Pandore. Pourtant, les confrontations sont souvent salutaires, surtout quand elles sont encadrées. Elles permettent de faire émerger des solutions, pas toujours parfaites, mais souvent innovantes, que les acteurs vont s’approprier plus facilement. Si les entreprises prônent la créativité et l’autonomie des salariés, voire le travail collaboratif, elles devraient ouvrir davantage leur porte à ces experts.