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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

La chronique | publié le : 07.07.2015 |

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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

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Bon vent, manager !

Vous connaissez peut-être l’histoire.

Un homme voyage en montgolfière. Le brouillard tombant de plus en plus, il finit par descendre jusqu’à atterrir dans un champ. Il est complètement perdu. Oh joie… il voit arriver un homme.

– Ohé ! s’il vous plaît… Pourriez-vous me dire où je me trouve ? Parce que j’avais promis à mon patron de le rencontrer et j’ai déjà une heure de retard et je ne sais pas du tout où je suis.

– Bonjour… Eh bien, vous êtes dans la nacelle d’une montgolfière qui vient d’atterrir dans un pré qui se trouve exactement à une longitude de –2,1540176 et à une latitude de 48,6068785…

– Ah, c’est bien ma veine. Je parie que vous êtes expert-comptable.

– Comment avez-vous deviné ?

– Pas difficile, vous êtes du genre à donner des informations extrêmement précises mais complètement inutiles pour prendre une décision.

– Merci, c’est un plaisir de vous aider.

– Écoutez, je n’ai pas la moindre idée de ce que je peux faire de vos informations et, en fait, je ne sais toujours pas où je me trouve. Pour parler ouvertement, vous ne m’êtes d’aucune aide. Pire, vous retardez mon voyage.

– Trop aimable… Eh bien vous, je suis sûr que vous êtes un manager !

– Ah ?… Mais comment vous avez deviné ?

– Eh bien, vous ne savez pas où vous êtes ni où vous allez. Vous avez atteint votre position actuelle en chauffant et en brassant beaucoup d’air. Vous avez fait une promesse à votre chef sans avoir la moindre idée de comment vous pourriez la tenir. Et vous comptez maintenant sur les gens situés en dessous de vous pour qu’ils résolvent votre problème. Et en plus, je suis sûr que vous allez dire à votre patron que c’est moi qui vous ai mis en retard !

Manager est difficile

Pauvre manager, voici une caricature mordante qui pourrait être reprise par un collaborateur : perte de sens, promesse illusoire, manque de considération, transfert sur les autres de ses responsabilités puis de ses problèmes… Entre nous, cela s’appliquerait plus vraisemblablement à quelques-uns de nos politiques.

Car la très grande majorité des managers ne sont pas comme ça. En tout cas, pas dans votre entreprise, n’est-ce pas ? Il est vrai que l’entreprise demande beaucoup au manager. Elle lui demande de construire du solide avec du malléable, d’être durable dans un monde qui bouge, de trouver du temps alors qu’on réduit les effectifs.

Un super-héros sans moyens

Aujourd’hui, le manager doit être un héros, investi de responsabilités de plus en plus nombreuses et exigeantes, garant de tout ce qui se passe dans son entité. Il doit tout faire : le résultat, le commercial, la production, la qualité, la sécurité, la bonne entente des équipes, leur employabilité, leur santé physique et morale… Il doit être pilote, commercial, gestionnaire, animateur, contributeur, développeur, coach, leader, communicant, ambassadeur, policier, pompier, assistante sociale… Tous les métiers du monde ! Et on ne parle pas des relations avec les clients, la direction, les fonctionnels, les syndicats, etc. Ni de l’atteinte de ses propres objectifs.

Eh bien, c’est tout toi, ce portrait.

Cette personne extraordinaire qui fait que tout marche, même dans les difficultés. Et, si cet été on te dit que le management c’est du vent, réponds-leur que c’est ce qui fait avancer les bateaux. Déconnecte-toi de ton travail, profite de la mer, du soleil, du plaisir de la découverte et part naviguer sous de nouveaux cieux…