« LE LIBÉRALISME C’EST LE MONDE À L’ENVERS. » Telle est au moins l’opinion de Matthieu Douérin (DESS en communication politique de l’université de Nanterre, travaillant actuellement à un plan local d’urbanisme). Il fonctionne, selon l’auteur, comme une chambre obscure donnant une image inversée du réel. Le libéralisme s’emploie à promouvoir une organisation sociale défavorable aux travailleurs sous la houlette d’un pouvoir politique qui s’applique à sabrer l’État providence et le service public c’est-à-dire la solidarité entre les citoyens. Cela au nom d’une vision du monde où les salariés ne travaillent jamais assez, où les chômeurs sont vus comme des profiteurs et où les aides sociales sont supposées excessives quand les bénéfices ne le sont jamais assez. Pour Matthieu Douérin, c’est le contraire qu’il faudrait concevoir si nous n’en étions pas venus à penser le capitalisme néolibéral comme l’horizon indépassable de notre société. De manière très rigoureuse, il démonte le piège de la théorie d’Adam Smith, cette fameuse « main invisible du marché » qui régulerait au mieux la société et qui n’est pour lui que la couverture idéologique d’un processus de « décivilisation ». Il invite ce faisant le lecteur à oser penser une alternative au libéralisme, dont nous semblons avoir fait le deuil depuis l’éclatement du bloc soviétique et la ruine concomitante de l’idéal communiste.