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Les livres

« La Société automatique »

Les livres | publié le : 26.05.2015 | Pauline Rabilloux

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« La Société automatique »

Crédit photo Pauline Rabilloux

EMPLOI VERSUS numérique

Bernard Stiegler Fayard, 300 pages, 25 euros.

Le débat politique tourne de plus en plus autour de la question du chômage. Un rapport remis par Jean Pisani-Ferry au président de la République durant l’été 2014 continue à proposer le plein-emploi comme objectif crédible, quand l’Institut Bruegel, qu’il a contribué à créer en 2005, soutenait presque dans le même temps que, dans les dix ans, les pays occidentaux pourraient perdre entre 43 % et 56 % de leurs emplois du fait de l’automatisation des tâches, y compris dans les métiers très qualifiés. Pour l’auteur, philosophe, il ne s’agit rien moins que d’une sortie de « l’Anthropocène », cette ère de l’humanité apparue au XVIIIe siècle avec l’industrialisation, qui installa les conditions de la prolétarisation généralisée des travailleurs. Ne pas le dire relève de la politique politicienne et met en danger non seulement les individus dans leurs moyens de subsistance et leur espérance, mais aussi la société dans son ensemble.

Il est indispensable, selon l’auteur, de repenser le modèle de solvabilité du numérique, puisque celui-ci remplace progressivement le travail des hommes et qu’il reste nécessaire d’assurer à ceux-ci de quoi vivre, mais également l’organisation sociale qui, du fait de la généralisation de la gestion par les algorithmes, tend à devenir « automatique ». Les sociétés ont à y perdre leur autonomie par rapport à la machine, c’est-à-dire, au fond, le sens de la valeur. La réticulisation numérique doit au contraire être revisitée et mise sous le contrôle de la pensée pour que le devenir garde un sens d’avenir.

Auteur

  • Pauline Rabilloux