Thales Université fabrique des modules mêlant vidéo, slides et navigation sur Internet, qui présentent l’expertise de ses spécialistes. Cette formule, nommée “Rich Media” (ou média interactif), a produit plus de 135 modules depuis 2013.
Comment conserver et faire partager l’expertise des spécialistes internes ? Des salariés tellement demandés et mobiles qu’ils ont rarement le temps de se poser pour expliquer leur savoir-faire. « En 2012, cette question se posait, et il nous fallait trouver une nouvelle modalité de production d’e-learning, permettant un enregistrement et un traitement digital aisés de modules, sous la norme Scorm, utilisable sur toutes les platesformes de distribution et compatible avec un usage sur tablette », se souvient Mourad Larab, digital learning innovation manager à Thales Université. Présente à l’international sur onze campus, celle-ci délivre plus de 430 000 heures de formation par an dans le monde.
L’idée germe alors de trouver un outil permettant de produire un mélange de vidéo, de slides de présentation et de navigation sur Internet : une forme de « média enrichi de toutes les possibilités ». Les objectifs pédagogiques que devait porter cet outil étaient clairs : les utilisateurs devaient pouvoir repasser les modules autant de fois qu’ils le souhaitaient et naviguer facilement dans ces mêmes modules, la mémorisation devait être autant visuelle qu’orale, et le suivi (tracking) des consommations (taux de départ, taux de complétude) devait être aussi aisé que dans une formule d’e-learning “ordinaire”.
« Nous avons finalement sélectionné le système EasyStudio d’UbiCast, explique Mourad Larab, un système d’enregistrement simple d’usage, basé sur Linux, utilisable soit en salle dédiée, soit en mobile. Il nous fallait une solution qui puisse être utilisée par l’ensemble de nos formateurs et qui respecte nos règles de sécurité informatique. »
Le studio UbiCast filme l’intervenant durant sa présentation, et synchronise l’audio, la vidéo de la caméra avec tout support de présentation : PC du présentateur, caméra document, tableau interactif, etc. Il produit ensuite un contenu diffusable sur toutes les plates-formes. Cette interface « minimaliste », selon UbiCast, car conçue pour les non-spécialistes, propose un cadrage automatique du présentateur, et permet une édition rapide – le découpage des débuts et des fins d’enregistrement – et une postproduction automatisée… « Plus de 60 % de la communication est non verbale, d’où l’importance de voir l’orateur lors d’une présentation et l’intérêt d’un cadrage automatique en mouvement avec une détection de visage et de torse », explique UbiCast.
« L’enregistrement data est de pleine qualité, et la postproduction est simplifiée : découpage de séquences, suppression des temps morts, personnalisation graphique automatisée avec des logos, des génériques, encodage multiformat pour garantir la compatibilité avec tous appareils et qualité de bande passante », juge Mourad Larab. De plus, l’outil permet une recherche par mots clés qui extrait automatiquement, par reconnaissance de caractères, les titres et les termes présents sur les diapositives : le vidéonaute peut rechercher un terme précis au sein d’une vaste quantité de ressources. Et l’outil diffuse les contenus de manière transparente, en publiant directement vers tout appareil USB ou serveur FTP.
Sur les 135 modules produits par Thales Université, plus d’une centaine est en libre service sur l’intranet. « D’une quinzaine de minutes en moyenne, ils totalisent à eux seuls plus d’une centaine d’heures de consultation sur l’année 2014, avec un taux de complétion supérieur ou égal à 80 %, assure Jean-Roch Houllier, directeur pédagogique international de Thales Université. Les utilisateurs sont très satisfaits du format court et interactif. »
« Au final, la solution est productive, peu chère, réutilisable, mais attention, prévient Mourad Larab : elle nécessite le soutien des services informatiques internes et n’est pas conçue pour faire un montage digne des plus grandes ambitions cinématographiques. Par ailleurs, pédagogiquement parlant, aussi intéressante soit-elle, elle ne doit pas viser à se substituer systématiquement au face-à-face pédagogique. Aux entreprises et experts qui souhaiteraient utiliser un tel outil, je conseillerais de bien préparer leur intervention, de parler face à leur public, de manière claire et forte, et de ne pas dépasser 20 minutes pour la session, qui doit plutôt durer 10 minutes. »
