Patrick Errard, Odile Jacob, 208 pages, 21,90 euros.

L’auteur, médecin et président du syndicat de l’industrie pharmaceutique, aborde la fonction managériale en philosophe. Sa vision est donc plutôt décalée par rapport aux clichés des “vendeurs” de solutions managériales clés en main. Après un retour sur le sens du mot management, l’auteur interroge le désir du manager, car s’occuper des autres exige de se connaître soi-même. L’envie d’assumer une responsabilité par rapport à autrui est indispensable. Sans ce désir, la fonction managériale est dangereuse aussi bien pour le manager que pour les managés. Elle peut faire éclore des petits chefs arrogants, accrochés aux prérogatives du pouvoir plus qu’à son utilité sociale pour l’entreprise. Un rapport au temps particulier est également requis, ancré dans le présent concret de la décision, mais éclairé par l’expérience, ce qui est à l’avantage des seniors. Le manager se doit enfin d’être un homme – ou une femme – de droit, qui connaît les règles et les fait respecter. Cela s’appelle l’éthique.