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L’enquête

ASSOCIATION VAROISE DE RÉADAPTATION SOCIALE : UN FACTEUR D’ÉCONOMIES

L’enquête | publié le : 19.05.2015 | R. L. S.

Adoptée en 2001, la DUP évite des coûts à l’association. Les représentants des salariés craignent néanmoins la fusion DP, CE et CHSCT, qui demande des compétences bien précises.

À l’AVRS (Association varoise de réadaptation sociale), la délégation unique du personnel (DUP) est déjà une longue histoire. Elle a été adoptée dès 2001. Pourtant, à son arrivée à la tête de cette association de 90 salariés en 2012, Sandra Poulain, la nouvelle directrice générale, constate que « les délégués ne savaient pas analyser les documents financiers pourtant indispensables à la compréhension des séances de CE ». Une formation leur a permis de se faire expliquer le prix d’une journée de prestations. « Depuis, nous parlons le même langage et nous pouvons avancer », assure la DG.

Caroline Borowiec, élue depuis 2004, a enchaîné un quatrième mandat, faute de volontaires pour lui succéder : « Même si les DUP ont droit à 20 heures par semaine en détachement, c’est très prenant, d’autant plus avec les effectifs en tension », indique l’éducatrice de jeunes enfants. Et, avec l’intégration prévue du CHSCT dans la nouvelle version de la DUP, il sera certainement encore plus difficile de trouver des volontaires.

ACCOMPAGNEMENT DES SALARIÉS

D’ores et déjà, Caroline Borowiec préfèrerait que les instances DP et CE soient séparées. « Cela requiert des compétences différentes : les DP sont davantage dans l’accompagnement des salariés en difficulté, les représentant au CE dans l’économique et les œuvres sociales. Les deux fonctions cumulées ne correspondent pas à tout le monde », estime-t-elle.

Olivier Dragon, lui, a été élu le 23 mars pour représenter les salariés au CHSCT et suivra la formation légale de cinq jours en juin pour décrypter le langage spécifique de l’instance. Selon lui, « ce serait très complexe de cumuler les compétences DP, CE et CHSCT. Dans un premier temps, les anciens élus CHSCT se prononceront davantage sur les conditions de travail, et au fur et à mesure les différences de rôles s’estomperont », projette-t-il. Selon lui, l’exercice d’un mandat dans la DUP élargie nécessiterait davantage d’heures que les 20 mensuelles aujourd’hui prévues par la loi (14 heures dans le projet de loi). « Cela serait sûrement possible dans l’association : pour gérer une situation sensible liée à la souffrance au travail, la direction me laisse tout le temps dont j’ai besoin, mais ce ne serait pas envisageable partout », se rend compte l’éducateur spécialisé. Il reconnaît que certaines missions concernent déjà les deux instances, DUP et CHSCT. Toutefois, la fusion n’est pas la seule réponse : l’association organise actuellement des réunions communes sur les conditions de travail pour mutualiser les connaissances et les efforts des uns et des autres.

BUDGET EN BAISSE

Ce n’est pas l’avis de la directrice de l’association : « Dans un secteur en flux tendu avec un ratio d’encadrement faible et un budget du conseil général en diminution, nous sommes gagnants avec la DUP », estime Sandra Poulain, qui préside également la commission RH du Syndicat des employeurs associatifs de l’action sociale et médico-sociale (Syneas). Elle fait le calcul : si les instances étaient séparées, avec 90 salariés, il faudrait trois DP avec 15 heures hebdomadaires chacun, quatre membres du CE avec 20 heures, contre seulement quatre DUP en tout actuellement avec 20 heures réservées à la délégation.

REPÈRES

Secteur

Social et médico-social.

Effectif

90 salariés.

Auteur

  • R. L. S.