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LA SEMAINE

90 000 entreprises aidées PAR LES CAP EMPLOI

LA SEMAINE | publié le : 19.05.2015 | Laurent gérard

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90 000 entreprises aidées PAR LES CAP EMPLOI

Crédit photo Laurent gérard

La quasi-totalité des Cap emploi, structures qui œuvrent pour l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés en entreprise, sont désormais fédérés dans un même réseau afin d’être plus efficaces. Ils viennent de remettre leur bilan d’activité 2014.

Le 12 mai, « pour la première fois », selon Jean-Pierre Bénazet, président de leur réseau, les Cap emploi ont publiquement pris la parole. Tout d’abord pour faire un bilan de leur activité en 2014. Cette année-ci, ils ont accompagné plus de 90 000 employeurs. Sur cette même période, 55 380 personnes ont trouvé un travail grâce à leur action, et 261 839 autres ont bénéficié de l’un des services proposés par Cap emploi : diagnostic d’employabilité, accès à la formation, service d’appui d’accès à l’emploi…

Autre élément positif mis en avant par les Cap emploi : plus de la moitié des placements effectués ont une durée supérieure à six mois. « Une vraie plus-value, à l’heure où les contrats précaires sont de plus en plus nombreux, juge le président. Alors même que, sur le terrain, les opérateurs de placement qui accompagnent ces publics handicapés, quels que soient le type et le degré de handicap, doivent faire face à de nombreux freins qui complexifient leur accès à l’emploi. Les personnes que nous accompagnons cumulent souvent un faible niveau de formation, une durée d’inactivité relativement longue et un âge avancé. »

œuvrer efficacement.

La semaine dernière, les Cap emploi ont également annoncé leurs intentions et leurs souhaits en précisant que, depuis 2014, 98 % d’entre eux sont désormais fédérés dans un même réseau afin d’œuvrer plus efficacement : le Conseil national handicap et emploi, Cheops. Selon son président Jean-Pierre Bénazet, la situation est difficile : « Alors que le nombre de personnes accompagnées par les Cap emploi a augmenté de 13 % en trois ans, le nombre de demandeurs d’emploi handicapés augmente à une vitesse bien supérieure : + 73 % entre 2010 et 2014. » Pour faire face à ces besoins, Cheops envisage d’accompagner le développement et l’activité des Cap emploi pour l’année 2015 en favorisant l’emploi direct, et également en développant l’alternance et la qualification, deux composantes essentielles pour faciliter l’obtention d’un emploi.

Autre piste d’action du président : « Renforcer la culture partenariale du réseau au cœur d’un écosystème complexe, entre employeurs et travailleurs, État et collectivités, financeurs et partenaires. » Cheops entend ainsi développer la complémentarité de ses offres de service avec Pôle emploi et, au plan local, faire prendre à ses associations en région « toute leur place dans les nouvelles organisations régionales, assurant tout à la fois un rôle d’expert technique et d’acteur politique reconnu ». Selon Jean-Pierre Bénazet, « cette reconnaissance est une condition sine qua non pour favoriser l’insertion des personnes handicapées ».

En France, 15 % de la population active souffre d’un handicap ; le taux de chômage des travailleurs handicapés est deux fois plus élevé que celui de la moyenne nationale.

chantiers à venir.

Mais Cheops estime qu’il faut aller plus loin pour rendre un meilleur service aux employeurs comme aux personnes handicapées à la recherche d’un emploi, car seules 30 % de ces personnes sont accompagnées par un Cap emploi. Deux chantiers doivent donc s’ouvrir, commente Gilles Lenice, délégué général du Conseil national handicap et emploi.

Le premier serait de « revoir la notion d’insertion ». Non seulement, parce que la typologie de publics orientables, que ce soit vers le milieu protégé ou vers le milieu classique est très large. Mais également parce qu’on manque de places en Ésat. À défaut de place, les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ne peuvent pas vraiment orienter les individus : ils sont de facto classés en milieu ordinaire, mais avec peu de chance de s’y intégrer véritablement. Au-delà des problèmes de moyens, Cheops estime qu’il faut élargir le débat et ne pas confondre activité et travail, notamment dans le cas des personnes atteintes de déficiences psychiques. « Il faut clarifier les situations pour s’adapter aux personnes et aux entreprises, explique Gilles Lenice. Tout le monde ne peut reprendre le chemin de l’emploi, mais tout le monde peut trouver une utilité sociale. »

Un second chantier est intimement lié au premier : celui de la révision de l’offre de services des Cap emploi. « Cette offre est régie strictement, très délimitée, et tout ce qui n’est pas dedans fait l’objet d’une politique d’appel d’offres systématique des MDPH et de l’Agefiph, constate Gilles Lenice. Ce qui entraîne une multiplication des acteurs, un manque de suivi sur le long terme et une absence de transmission des données entre acteurs. »

Cheops prône donc un élargissement de la palette des services des Cap emploi aux employeurs comme aux travailleurs handicapés, afin de leur donner un interlocuteur unique, porteur de toutes les propositions et s’inscrivant dans la durée. Un nouveau positionnement qui appellerait aussi une politique rénovée de professionnalisation des équipes, et qui pourrait créer un cercle vertueux pour la propre professionnalisation des travailleurs handicapés.

Les Cap emploi : mise en relation et formation

Les entreprises de plus de 20 salariés, soumises à l’obligation d’emploi de 6 % de travailleurs handicapés dans leur effectif, ont tout intérêt à connaître et à prendre contact avec les “organismes de placement spécialisés” (Cap emploi) les plus proches de leur lieu d’activité, afin d’être aidées à assumer cette obligation. Car les Cap emploi travaillent à mettre en relation les entreprises avec des travailleurs handicapés à la recherche d’un emploi et œuvrent aussi à former ces derniers, afin de les rendre plus employables encore. La mise en œuvre de l’activité des Cap emploi est assurée par plus de 1 200 salariés répartis sur toute la France. Ils sont financés par l’Agefiph, le FIPHFP, Pôle emploi, et sous pilotage de la DGEFP.

Auteur

  • Laurent gérard