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MERYEM LE SAGET CONSEIL EN ENTREPRISE

La chronique | publié le : 19.05.2015 |

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MERYEM LE SAGET CONSEIL EN ENTREPRISE

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Qui a volé mon temps ?

Le tribut de la modernité se paie sur le temps. On est sans cesse “à la bourre”, comme atteint d’une sorte de maladie, ou plutôt d’épidémie, car qui est épargné ? Bien sûr, il y a les malchanceux qui n’ont pas de travail et aimeraient bien en avoir, et les quelques planqués qui parviennent à partir à 17 h 00. La plupart des autres courent derrière le temps. Quelle est la solution ?

Il y a bien sûr les méthodes d’organisation personnelles. Utiles, efficaces pour ceux qui savent se discipliner, mais difficiles à tenir dans un monde d’e-mails, d’interruptions permanentes et de tentations. La dispersion est tellement plus attirante que la concentration, le travail en urgence tellement plus tonique que la sélection de priorités. Et toutes ces sollicitations, ces discussions, ces pages Internet… Comment rester concentré quand on a devant soi mille fenêtres ouvertes sur le monde ? Être branché en permanence à une époque où toutes les informations sont accessibles ne rend pas notre quotidien plus sobre.

Quand une baignoire risque de déborder, dit la gestion du temps, il faut stopper l’arrivée d’eau. Donc fermer le robinet des “voleurs de temps”. Ces voleurs, ce sont toutes les activités, personnes ou comportements qui grignotent nos journées sans produire beaucoup de valeur. Exploration.

Chacun possède des tendances liées à son tempérament : bavarder un peu trop longtemps au téléphone, faire systématiquement passer l’autre avant ses priorités, se disperser, ne pas savoir dire non, vivre dans un bureau mal rangé, perdre ses dossiers, préférer répondre aux urgences qu’approfondir un dossier, être tellement curieux que tout devient sujet d’intérêt, avoir du mal à se concentrer, jouer les perfectionnistes, détester choisir, etc.

Les voleurs se cachent également derrière des personnes : ces dernières vous consomment plus de temps que l’échange ne le nécessite, et ce n’est pas votre rôle de les accompagner. Parfois, certaines situations sont ponctuellement voleuses de temps, quand il faut résoudre un problème, par exemple, mais d’autres peuvent provoquer des crises en série, comme l’absence d’anticipation. On se retrouve, de ce fait, sans cesse en mode pompier.

Certains traits de la culture d’entreprise peuvent aussi augmenter l’engorgement de temps : réunionnite, reporting excessif, lourdeur des procédures, attitude “chacun pour soi” négligeant d’informer les autres, peur de faire des erreurs ou de décider, management préférant rajouter des tâches que prioriser, etc.

Mieux maîtriser son temps commence par identifier les deux ou trois voleurs de temps qui dévorent systématiquement ses semaines, comme des ogres s’arracheraient une ressource rare. Une tendance de caractère, une personne ou une situation, un trait de la culture d’entreprise, de quoi est composé votre cocktail personnel ?

Après l’identification des principales « sources de danger » vient une action corrective : on choisit une nouvelle façon d’agir. Par exemple, au lieu de débuter sa journée par la lecture de ses mails, on commence par l’une de ses priorités du jour. Débuter par l’essentiel au lieu de se laisser conduire par le flot est une révolution. Mais c’est ce qui permet de retrouver le chemin de l’équilibre.