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3 QUESTIONS À… Benoît Froment

ACTEURS | publié le : 19.05.2015 | Élodie Sarfati

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3 QUESTIONS À… Benoît Froment

Crédit photo Élodie Sarfati

Vice-président RH pour la France, le Maroc et le Luxembourg de CGI, groupe de services numériques, il accueille chaque année de nombreux stagiaires, et s’inquiète des effets qu’aurait l’instauration par décret d’un quota, comme le prévoit la loi du 10 juillet 2014.

Quelle est votre politique en matière d’accueil des stagiaires ?

Chaque année, environ 800 étudiants d’écoles d’ingénieurs et de commerce ou issus de formations universitaires scientifiques font leur stage de fin d’année chez nous. Pour nous, les stages correspondent à une étape clé dans notre politique de recrutement, puisque 60 % sont ensuite transformés en contrat à durée indéterminée.

Nous avons noué des partenariats avec une quarantaine d’établissements d’enseignement supérieur, auprès desquels nous diffusons nos offres de stages. Nous avons également mis en place un réseau d’ambassadeurs, qui est chargé de présenter l’entreprise et ses métiers, d’organiser des interventions pédagogiques et, ainsi, de créer des liens avec les étudiants. Le recrutement des stagiaires par les RH et les managers opérationnels fait en outre l’objet d’un processus scrupuleux et rigoureux, avec le même niveau d’exigence que pour les CDI, puisque nous sommes dans la perspective d’une intégration durable. Nous avons, de manière générale, une politique de recrutement très active, avec plus de 1 000 embauches chaque année, pour un effectif en France de 10 000 personnes sur 22 implantations. En 2015, nous projetons d’intégrer 1 200 nouveaux collaborateurs, dont 60 % de jeunes diplômés. Une grande partie de ces postes seront pourvus par les stagiaires que nous accueillons depuis le mois de mars.

La réforme des stages aura-t-elle une incidence pour votre entreprise ?

Concernant la limitation à six mois de la durée des stages, la loi aura peu d’impact car, à l’exception de quelques stages de césure, nous proposons en majorité des stages de six mois maximum. Nous ne faisons pas non plus de hors cursus : nos stagiaires sont en fin d’études et nos stages sont toujours adossés à un objectif pédagogique à travers des missions que nous leur confions. Quant à la rémunération, nous avons déjà une grille qui prévoit des gratifications supérieures au minimum légal. De même, nos stagiaires ont accès aux restaurants d’entreprise ou aux titres-restaurant, ainsi qu’aux remboursements de transport, comme le prévoit la loi de juillet 2014.

Mais nous restons vigilants sur le quota qui doit être fixé par décret afin de limiter le nombre de stagiaires dans les entreprises. Le chiffre évoqué est de 10 % des effectifs. Avec 800 stagiaires par an, nous n’en sommes pas loin. Cette mesure part d’une bonne intention – éviter les abus –, mais il faudrait faire la différence avec les entreprises comme les nôtres, pour lesquelles le stage est un vecteur d’accès à l’emploi durable pour les jeunes diplômés, en tenant compte de leur politique de transformation en CDI.

Explorez-vous d’autres voies pour le prérecrutement de jeunes diplômés ?

Le stage est la voie privilégiée, car elle répond aussi à une demande des étudiants, qui ont besoin de cette expérience professionnelle pour clore et valider leur cycle de formation. Mais nous recrutons aussi environ 150 alternants, en apprentissage ou en contrats de professionnalisation. C’est une politique que nous souhaitons développer, mais qui ne remplacera pas celle que nous menons en matière de stages. Car ce sont deux voies d’intégration parallèles, qui s’adressent à des profils et à des formations différents.

Auteur

  • Élodie Sarfati