À 20 ans, David Amillard a eu du mal à trouver sa voie. Sorti du collège sans le brevet, mal orienté en seconde professionnelle comptabilité puis commerce, il s’est découvert un goût pour la plomberie dans un centre de réinsertion pour jeunes éloignés de l’emploi. Spie Sud-Ouest, la filiale régionale du groupe d’ingénierie électrique et de construction, qui emploie 2 700 collaborateurs sur 50 sites en Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, l’a recruté en alternance en CFA d’installateur thermique. « À Talence [33], Spie est très diversifié : plomberie, climatisation, pose de gros groupes froid…, raconte-t-il. J’ai un excellent tuteur qui touche à tout, avec qui je tourne sur différents chantiers. C’est exactement ce que je voulais faire ! »

Le jeune homme fait partie des 65 alternants recrutés par Spie Sud-Ouest en 2014, dont un tiers sont « issus de la diversité »: une femme sur un métier dit masculin (en BTS travaux publics infrastructures), quatre personnes en situation de handicap, quatre demandeurs d’emploi seniors en reconversion professionnelle, une dizaine de jeunes sans qualification en trajectoire d’insertion (envoyés par des missions locales de quartiers sensibles ou par des groupements d’employeurs pour l’insertion)…

Cette politique de recrutement a valu à Spie Sud-Ouest, début 2015, le prix grande entreprise des Trophées de la diversité organisés par IMS-Entreprendre pour la Cité en Aquitaine (en charge de la plate-forme régionale de la Charte de la diversité).

« Les personnes avec un profil diversité sont évaluées de manière identique aux autres, explique Frédérique Laborde, DRH de Spie Sud-Ouest. Notre objectif dans la durée est que chacun soit reconnu, quel que soit son réseau de recrutement. » Si les RH ont en tête ce souci de diversité dans le recrutement, les opérationnels en revanche ont pour seuls critères de sélection les compétences et la motivation.

Pour trouver assez de profils diversifiés susceptibles d’avoir les compétences requises, Spie Sud-Ouest développe une politique de partenariat avec de nombreux acteurs sur les territoires : organismes de formation, Cap emploi, Fondation d’Auteuil, Compagnons du devoir, Esat, Pôle emploi… L’entreprise développe aussi des réseaux d’ambassadeurs et d’ambassadrices qui se déplacent dans les écoles pour expliquer ses métiers.

Son souci de la diversité se décline au-delà de l’alternance. L’accord-cadre “Emploi, compétences et diversité” signé en 2009 est décliné en multiples accords, en cours de renégociation avec les partenaires sociaux : GPEC, emploi des seniors, travailleurs en situation de handicap, promotion de la diversité et de l’égalité entre femmes et hommes, télétravail et contrat de génération depuis 2014. Les collaborateurs handicapés sont passés de 39 fin 2008 à 128 en 2014 (soit 5,14 %); 9 % des embauches ont concerné des seniors l’an dernier, et de plus en plus de femmes sont recrutées sur des fonctions opérationnelles chantiers (soit 50 % des recrutements féminins, contre 37 % auparavant). « On embauche pas mal de femmes électriciennes ou conductrices de travaux : c’est un effort que fait la direction », confirme Dominique Nivogin, DSC CFDT.

La politique RSE de l’entreprise a d’ailleurs été validée l’an dernier par Vigeo. « La maturité de Spie Sud-Ouest est ressortie à un niveau probant, avec des zones d’excellence, notamment dans les ressources humaines – gestion des carrières, formation », se félicite la DRH. Un atout, alors que le groupe est en cours d’introduction en bourse.