Présenté au comité central d’entreprise le 5 mai, le bilan social 2014 de Pôle emploi avait « fuité » la veille dans la presse, révélant, de fait, l’absentéisme des fonctionnaires. Les 10 % de salariés ayant choisi de conserver le statut de fonctionnaire lors de la fusion ANPE-Assedic sont près de deux fois plus souvent absents pour maladie (30,6 jours ouvrables sur l’année en moyenne) que les salariés de droit privé (17,1 jours). De plus, leurs absences de longue durée (plus de 240 jours) sont 5 fois plus fréquentes.

Mais il faut dire que les 4 999 fonctionnaires sont un peu plus âgés (46,5 ans en moyenne) que les 51 672 salariés de droit privé (43,9 ans), près d’un tiers des premiers ayant 50 ans et plus. Surtout, le bilan met en évidence le fossé salarial qui sépare les deux catégories de salariés : la rémunération mensuelle moyenne des fonctionnaires est de 2 730 euros, alors qu’elle est de 3 397 euros pour les salariés de droit privé.

Cet écart de 34 % s’explique en partie par le fait que les salariés de droit privé sont payés sur 14,58 mois (contre 12 mois pour les fonctionnaires). Les partenaires sociaux y voient surtout la preuve que le personnel ayant choisi de conserver le statut de fonctionnaires a été marginalisé. En 2014, seulement 19 fonctionnaires ont été promus dans une catégorie supérieure, contre 10 950 salariés de droit privé. Un fonctionnaire de Pôle emploi a donc 57 fois moins de chances d’être promu que ses collègues de droit privé.