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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

La chronique | publié le : 12.05.2015 |

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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

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Pour un optimisme d’action (1/2)

Beaucoup de publications, d’articles, d’événements, voire de cabinets conseils apparaissent aujourd’hui pour promouvoir l’optimisme. Même Carrefour passe du « je positive » au « j’optimisme ». Pourquoi ? Est-ce en réaction à notre société décliniste ? à nos inquiétudes et appréhensions face à notre avenir ? à la crise actuelle ? à l’image « testostérile » de nos partis politiques ? à nos médias pour qui le malheur et la polémique font vendre ? ou simplement à notre aptitude génétique et enseignée à la critique permanente ?

La réponse est multiple. Mais il semble que notre besoin de réassurance et de futur heureux devienne plus fort que notre propension à la remise en cause. Nous ressentons aujourd’hui le besoin de penser l’avenir avec confiance et espérance. Nous avons raison : l’appel à l’optimisme est sain. L’optimisme est bon pour le moral, pour la santé, pour la longévité, pour nos relations.

Mais tout dépend de quel optimisme il s’agit. Les nombreuses recherches et ouvrages en psychologie positive rendent parfois confuses les approches. De quoi parle-t-on ?

Trois définitions classiques peu entraînantes

1. L’optimiste de pensée : plus personne n’ose revendiquer cette posture idéaliste à juste titre. Le contre-argument est évident : pourquoi alors tant de souffrances sur terre? À fuir avec empressement.

2. L’optimiste de caractère : il est né dans une marmite de confiance aveugle. Sa joyeuse insouciance lui fait voir la vie en rose : tout se passera bien quoi qu’il arrive. La fréquentation de ces personnalités est toujours rafraîchissante et facile. Mais quelquefois angoissante, car la naïveté, voire l’inconscience peuvent mener aux pires catastrophes. Attention danger. La bonne étoile ne scintille pas toujours.

3. L’optimiste d’intuition : il croit en un avenir favorable pour une situation définie, il porte une vision positive… Il envisage l’avenir avec optimisme, c’est-à-dire avec l’intuition que le déroulement lui apportera une issue heureuse. « On va gagner, je sens que ça va s’arranger, ça se passera bien… ». Mais ce n’est souvent qu’une attitude, et la mise en œuvre est lointaine. S’applique parfaitement à nos politiques.

Nécessité d’un optimisme de mouvement

L’optimisme ne serait-il finalement qu’une disposition d’esprit ou de l’esprit ? Sans idée d’action ?

La matrice de découverte suivante, axée sur la nature et le champ d’application de l’optimisme, révèle qu’il nous manque une autre forme d’optimisme, à la fois de volonté et d’adaptation.

Les optimismes de caractère et de pensée s’appliquent à toute situation : ils sont globaux et s’ancrent dans une personnalité ou une conviction. Mais ces façons de penser ou d’agir englobantes limitent la lucidité et aveuglent parfois. Il existe malheureusement de nombreuses situations tragiques : guerre, maladie, misère, mort… qui interdisent un optimisme tous azimuts. Il est impossible d’être globalement optimiste, comme si une moyenne pouvait gommer des disparités extrêmes.

Les optimismes de caractère et d’intuition sont innés, ils se maîtrisent difficilement. Ils mobilisent des prédispositions naturelles. Mais tout le monde ne naît pas optimiste.

Une quatrième définition est nécessaire, que j’appelle optimisme d’action. Rendez-vous dans notre prochaine rubrique (le 26 mai) pour savoir comment devenir optimiste.