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Sur le terrain

Actionnariat salarié : Prysmian ouvre son capital À SES SALARIÉS DANS LE MONDE ENTIER

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 14.04.2015 | Séverine Charon

L’opération internationale d’ouverture du capital, lancée en 2014 dans 27 pays, concerne 16 000 des 19 000 salariés du groupe. Elle est reconduite cette année.

Prysmian, le numéro un mondial du câble électrique présent dans une cinquantaine de pays, a initié en 2014 une opération internationale d’ouverture du capital à ses salariés. L’objectif Fédérer les équipes. Au total, 27 pays et 16 000 des 19 000 collaborateurs de l’entreprise ont eu la possibilité d’acheter des actions maison.

Coté à Milan, le groupe a été créé à partir d’activités de l’Italien Pirelli et s’est hissé au premier rang de son secteur en avalant des concurrents, notamment le Hollandais Draka en 2011, qui avait lui-même absorbé une partie d’Alcatel en 2007. « Développer l’actionnariat salarié chez Prysmian fait partie des initiatives visant à accélérer l’intégration et à constituer un groupe unifié, explique Philippe Brault, DRH de Prysmian France. Une représentation significative de salariés actionnaires dans un groupe coté, c’est aussi une manière d’être plus fort vis-à-vis des convoitises externes », ajoute-t-il.

Pour mener à bien l’opération, le siège a établi les grands principes et a laissé la main aux directions des pays concernés. « La feuille de route établie par la DRH du groupe précisait un minimum et un maximum de souscriptions par salarié (respectivement, 100 euros et 13 335 euros), une décote du prix de l’action par rapport à un cours de référence, et six actions gratuites pour toute souscription. Enfin, les actions Prysmian proposées étaient limitées à 500 000 », indique Philippe Brault.

En France, il a été nécessaire d’adapter le dispositif à plusieurs niveaux pour transcrire l’opération dans le cadre national. La décote sur le prix du titre proposée par le siège italien, à 25 %, a été limitée à 20 %, le maximum légal. Il a aussi fallu passer par un dispositif d’épargne salariale, et créer un fonds commun de placement (FCPE) dédié aux actions Prysmian – la détention de titres en direct n’offrant pas les mêmes avantages fiscaux.

Des dispositifs harmonisés

Enfin, l’opération de cession de titres a été retardée de quelques mois pour attendre le versement de l’intéressement et de la participation, en juin. Conseillée dans cette mise en œuvre par le cabinet spécialisé Eres, la filiale française a profité de l’occasion pour uniformiser les dispositifs d’épargne salariale préexistants, hérités des différentes structures.

À l’issue de l’opération de cession de titres menée en 2014, 22 % des salariés en France se sont portés acquéreurs. Ils sont 35 % au niveau du groupe. Philippe Brault estime néanmoins que l’opération est un succès. Il s’attendait même à un taux de souscription plus faible, notamment parce que certains salariés venant d’Alcatel avaient appris à leurs dépens que l’actionnariat salarié n’est pas toujours synonyme de gain. En outre, Prysmian mène actuellement une restructuration de ses sites de production, et les partenaires sociaux comme les salariés sont davantage préoccupés par les éventuelles fermetures d’usines que par l’ouverture du capital, souligne un représentant CGT.

En dépit de ce succès mitigé, un second plan a été annoncé juste avant les fêtes de fin d’année. Les préréservations devaient se faire au premier trimestre, et la livraison des titres est prévue en juin 2015. « Pour inciter à la souscription, les salariés auront, cette année, la possibilité de procéder à un arbitrage sur leurs avoirs d’épargne salariale, et donc de basculer de fonds déjà détenus vers le FCPE investi en titres Prysmian », précise Philippe Brault. Afin d’encourager le plus grand nombre à participer à l’opération, les salariés qui souscriront pour la première fois bénéficieront à nouveau de six titres offerts, quel que soit le montant de souscription.

Auteur

  • Séverine Charon