Mi-2014, Maturescence s’est penché sur les parcours, les motivations et les aspirations des sexagénaires actifs (salariés, bénévoles ou indépendants) pour le compte d’Opcalia Haute-Normandie. Baptisée Sexagenre, l’étude intègre une exploration bibliographique, la conduite d’entretiens semi-directifs auprès de 50 sexagénaires et une enquête en ligne (30 questions abordant plusieurs thèmes, dont l’état de santé, l’environnement de travail, la situation personnelle, etc. ). Objectif : comparer les situations des femmes et des hommes au travail et hors travail en fonction de leur âge. L’enjeu, à terme, étant d’établir des pistes d’actions pratiques pour mieux accompagner le maintien en activité de cette population.
Trois seuils d’âge se dégagent de l’étude. Entre 57 et 61 ans, il est difficile de se projeter, et la fin de l’activité n’est pas franchement envisagée. La tranche 62-65 ans correspond à la période de transition emploi-retraite. C’est après 65 ans que le choix du maintien en activité – subi ou choisi – est décidé clairement. Ces travaux ont également mis en évidence trois types de situation : une fin de trajectoire active choisie par une population sortie du statut de salarié, mais réengagée dans une activité porteuse de sens ; une fin de parcours active subie (avec quelques marges de manœuvre) pour une population encore en activité, mais qui a tendance à se désengager progressivement en s’organisant différemment (temps partiel, horaires choisis) ; une trajectoire contrainte pour une population salariée qui s’essouffle, sans possibilité apparente de changement – avec des témoignages « éloquents », note l’étude, sur des fins de carrière difficiles.
Globalement, les seniors interrogés sont sûrs de leurs compétences et aimeraient la transmettre. Ils expriment le souhait de continuer à se former, le besoin de rester connectés aux autres générations, mais aussi de concilier vie personnelle et vie professionnelle en exerçant une grand-parentalité active. En matière de conditions de travail, l’accent est mis sur l’allègement de la charge de travail ou des contraintes horaires, une liberté d’organisation et un investissement à temps partiel.
