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LA SEMAINE

Sondage : inquiétudes sur la mise en œuvre du CPF langues

LA SEMAINE | publié le : 07.04.2015 | Laurent Gérard

La relation entre compte personnel de formation (CPF) et formations linguistiques pose problème, assure Linguaid Consultancy.

« Ni les organismes de formation, ni les entreprises, ni les apprenants, ni, dans certains cas, les Opca n’ont une idée claire de la mise en œuvre du CPF pour les formations linguistiques. Les organismes ont reçu très peu de demandes, les entreprises attendent des clarifications, les dossiers soumis se réduisent à quelques dizaines et, à la fin du premier trimestre, les validés se comptent sur les doigts d’une main ». Tel est le constat fait par Linguaid Consultancy, cabinet conseil spécialisé dans le marché des formations linguistiques. Il a réalisé, la semaine dernière, « un sondage téléphonique auprès des grands prestataires de formations linguistiques représentant près d’un tiers du chiffre d’affaires du marché, pour tenter de comprendre ce qui se passe sur le terrain en matière de formations linguistiques via le CPF ».

Le plus grand problème, selon les sondés, est le manque de visibilité sur les règles à respecter et les conditions de prise en charge par les Opca. « Chacun, sous la pression des entreprises clientes, applique ses propres règles, et certaines ne sont pas toujours déterminées », constate Andrew Wickham, consultant senior de Linguaid Consultancy. Les sondés font état de tarifs horaires de prise en charge variant de 4 à 50 euros ; de difficulté à savoir si ce tarif comprend ou non le salaire de l’apprenant, pour les CPF financés en entreprise pendant le temps de travail ; et de cas où les certifications de test final sont parfois pris en charge par le financeur et parfois laissées à la charge de l’apprenant.

test obligatoire.

Ils témoignent également d’une incertitude sur les compétences linguistiques à tester obligatoirement ; d’une impossibilité de savoir s’il est possible de réaliser un test entièrement en ligne ou si l’apprenant doit se déplacer dans un centre de test ; d’une inconnue sur les conditions de règlement de la facture de l’organisme par l’Opca… « Si l’apprenant refuse de faire le test final, ou le passe n’importe comment, la formation sera-t-elle quand même payée ? L’organisme sera-t-il pénalisé ? », s’interroge Andrew Wickham.

Conséquences : les prestataires s’inquiètent, car le DIF représentait 20 % ou plus de l’activité de 80 % d’entre eux, selon Linguaid. « La plupart des chefs d’entreprise interrogés estiment que leur chiffre d’affaires au premier trimestre 2015 a baissé de 15 à 30 % par rapport à 2014, précise Andrew Wickham. Certains envisagent des licenciements, d’autres craignent une défaillance à court terme. D’autant plus que les établissements financiers restreignent les crédits. Le bénéfice net moyen des organismes de formation linguistique est depuis trois ans de moins de 2 % de leur chiffre d’affaires ; et la fin du 0,9 % entraîne chez certains clients l’intervention de financiers qui parfois révisent à la baisse les budgets formation. »

Auteur

  • Laurent Gérard