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Sur le terrain

Condition de travail : Maviflex A UNE SOLUTION POUR SES SALARIÉS PARENTS

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 31.03.2015 | Marie Albessard

Sept salariés de la PME Maviflex ont opté, l’année dernière, pour les “contrats parentaux” proposés par leur employeur. En pleine réforme des rythmes scolaires, ce dispositif leur apporte une souplesse horaire pendant l’année scolaire.

Depuis la rentrée dernière, les communes appliquent la réforme des rythmes scolaires, une réorganisation des heures d’école qui sont à présent réparties sur 4,5 jours au lieu de 4. Une demi-journée supplémentaire (mercredi ou samedi) qui contraint les parents à s’adapter. Chez le fabricant de portes souples industrielles Maviflex, à Décines, dans le Rhône (92 salariés), cela a donné une nouvelle raison d’être à un dispositif maison : le contrat parental. Créé il y a cinq ans, il vise à fidéliser les salariés en les aidant à mieux s’organiser dans leur vie privée. Chaque semaine, un temps fixe est dégagé dans l’emploi du temps du salarié signataire, qui récupère ces heures pendant la semaine.

Aménagement de la semaine

« La modification des rythmes scolaires engendre des frais supplémentaires pour une population qui n’a pas énormément de marge de manœuvre financière, constate Anne-Sophie Panseri, présidente de Maviflex. L’objectif du contrat parental est de maintenir le temps de travail du contrat initial et de permettre aux gens de dégager, dans la semaine, un temps dont ils ont besoin pour vaquer à une occupation avec leur enfant. » Par exemple, un salarié en défaut de garde depuis la réforme peut ainsi partir le mercredi en fin de matinée pour récupérer ses enfants à l’école et s’en occuper. Il rattrape ensuite les heures en une ou plusieurs fois au cours de la semaine, à des moments convenus avec son manager (y compris sur le temps de midi ou en début de journée).

Cette année, sept personnes bénéficient de cet aménagement (contre cinq la première année de mise en place du dispositif). « Au fil du temps, les salariés osent davantage le demander, analyse Anne-Sophie Panseri. Ils voient bien que cela ne crée pas de frein à l’évolution professionnelle, ni d’impact sur le salaire. » Le contrat parental se formalise par un avenant dans le contrat de travail, une manière de proposer une solution personnalisée et de protéger le salarié d’un éventuel changement de hiérarchie, qui pourrait mettre à mal cette organisation. Chaque année en septembre, les salariés volontaires transmettent une demande à leur responsable hiérarchique, qui la valide, sous réserve qu’elle n’affecte pas l’organisation du service. Une fois la demande acceptée, le salarié signe l’avenant et le changement dans son emploi du temps prend effet dans le mois et ce, jusqu’à juin.

Les pères concernés

Les demandes en cours d’année sont également possibles : deux viennent d’être faites, l’une pour le rendez-vous hebdomadaire d’un enfant chez l’orthophoniste, l’autre pour un défaut de garde à la suite d’un changement professionnel de la maman. Le salarié peut renouveler l’opération plusieurs fois ; actuellement trois en sont à leur troisième année de contrat parental.

Cette année, cinq des sept salariés sont des hommes ; depuis le début, ceux-ci se sont en effet saisis en majorité de cette opportunité, ce qui fait la fierté d’Anne-Sophie Panseri : « C’est une belle image pour montrer qu’il faut arrêter d’enfermer les femmes dans ces sujets-là et que les hommes ont aussi envie de cet équilibre. » Cinq sont ouvriers dans l’atelier, les deux autres sont agent de maîtrise et cadre. Ce sont majoritairement de jeunes parents ou des divorcés qui souhaitent profiter de leurs enfants. Selon Laurent Melia, secrétaire du CHSCT et lui-même bénéficiaire du contrat parental, « ce dispositif est bien accueilli par les autres salariés, qui comprennent le besoin d’organisation des parents de petits ». Ces contrats parentaux s’inscrivent dans une batterie de mesures visant à favoriser le bien-être au travail. Lancées en 2003 et regroupées sous le nom Ma vie flex, elles comprennent, entre autres, la fermeture des bureaux à 18 h 30, la flexibilité sur deux heures de l’arrivée le matin, l’installation d’un espace sportif… L’entreprise en tire un bilan positif : recul des arrêts de travail courts (170 jours non travaillés en moins cette année), des arrêts maladie (2 % contre 4,5 % il y a cinq ans) et augmentation de 40 % du résultat d’exploitation. « Plus on s’occupe des équilibres de vie, conclut la dirigeante, plus les gens arrivent à lâcher la pression du quotidien et à se retrouver dans leur mission de façon plus créative. »

Auteur

  • Marie Albessard