La gestion des ressources humaines consiste à tenter de réguler les rôles, les places, les conduites des salariés, selon un ordre social interne qui satisfasse aux finalités de l’entreprise. De fait, la rémunération, le poste occupé, la mobilité professionnelle, la formation, l’évaluation contribuent à la constitution d’une hiérarchie qui assigne leur place et leur destin professionnel aux individus.

Cependant, cette tentative d’organisation en fonction des intérêts de l’entreprise ne se joue ni à huis clos ni ex-nihilo. Une structure sociale, interne et externe, lui préexiste et des jeux de forces internes et externes s’y expriment également ce qui, selon l’auteure, professeur à la Louvain School of Management de l’université catholique de Louvain, rend souvent difficile la tâche des responsables RH. Cela explique aussi qu’il existe toujours un hiatus entre les théories de gestion des ressources humaines telles qu’elles sont expliquées dans les manuels et la réalité. Il résulte de ces interactions entre des forces multiples un résultat souvent incertain des actions RH, dont l’auteure tente d’expliquer la dynamique et les enjeux de pouvoir.

Dans les multinationales notamment, la répartition des pratiques de gestion des ressources humaines selon les niveaux organisationnels et géographiques, devient en soi un enjeu amenant à une redéfinition des capacités de la gestion à influer sur le devenir de l’organisation et de ses membres.