Considérés parfois comme des poids par les entreprises qui, en plus de les payer davantage que les jeunes, sont incapables d’obtenir d’eux le même rendement et qui doivent, au surplus, assumer le coût de plans seniors compliqués, les salariés âgés ont mauvaise presse. Que ce soit dans l’entreprise ou dès lors qu’ils sont à la retraite.

Supposés inactifs, oisifs, régressifs, plaintifs, ils coûteraient trop cher à notre société tout en s’arc-boutant sur des avantages acquis, au détriment des jeunes générations. Sauf que, les empotés et les technophobes d’hier, sitôt à la retraite, déploient des talents qu’on ne leur soupçonnait pas dans l’entreprise, pour faire fonctionner le secteur associatif, garder les petits-enfants, voyager, consommer, bref, font montre d’une énergie que l’entreprise aurait tout lieu de leur envier et dont la société devrait leur savoir gré.

Au-delà des lieux communs péjoratifs associés au vieillissement dans une société, où la jeunesse éternelle est perçue comme le Saint-Graal, l’auteur, sociologue, professeur à l’ESG Management School, spécialiste des questions du vieillissement, explique comment et pourquoi les seniors, discrètement, inventent la société de demain, une société qui aura certainement plus de temps, moins d’argent, et où les solidarités sociales et familiales devraient retrouver toute leur place dans une économie durable. L’avenir de la France tient en partie, selon l’auteur, dans sa capacité à adapter le pays aux défis de la longévité.