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LA SEMAINE

Sébastien Bompard PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION À COMPÉTENCE ÉGALE, ASSOCIÉ AU CABINET DE CHASSE DE TÊTES, TASTE

LA SEMAINE | l’interview | publié le : 24.03.2015 | Emmanuel Franck

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Sébastien Bompard PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION À COMPÉTENCE ÉGALE, ASSOCIÉ AU CABINET DE CHASSE DE TÊTES, TASTE

Crédit photo Emmanuel Franck

« 76 % des salariées conservent le même rythme de travail après une grossesse »

L’association À compétence égale(1) publie, ce 24 mars, une étude intitulée “Les femmes dans l’emploi : quelles évolutions ?”. Quels sont ses principaux résultats ?

Le sous-titre de ce sondage (2) est “portraits croisés de trois générations”. Nous avons distingué les réponses des femmes selon leur âge : moins de 30 ans ; 31-45 ans ; plus de 45 ans.

Nous avons été surpris par les réponses relatives à l’aménagement du temps de travail. Nous nous attendions à ce que les femmes passent au temps partiel à 4/5e après une grossesse. Or 76 % des répondantes déclarent ne pas avoir changé de rythme de travail après un congé maternité. Et parmi les 20 % qui l’ont fait, la moitié a travaillé davantage. Les employeurs devraient donc relativiser leurs craintes à l’égard de la grossesse. Car notre sondage souligne aussi qu’un tiers des femmes de moins de 45 ans a déjà reporté ou renoncé à un projet de grossesse pour des raisons professionnelles, et plus d’un tiers des répondantes a vécu la maternité comme un obstacle à son évolution professionnelle.

Si l’aménagement du temps de travail n’est pas l’apanage des jeunes mères, qui d’autre intéresse-t-il ?

En fait, les aménagements des horaires de travail concernent davantage les femmes de plus de 45 ans (30 %) que celles âgées de 31 à 45 ans (23 %) et que celles de moins de 30 ans (16 %). Pour les 31-45 ans, il s’agit d’abord (51 %) de pouvoir garder leur(s) enfant(s). Les moins de 30 ans et les plus de 45 ans veulent, quant à elles, se consacrer à une autre activité durant leur temps libre (respectivement 28 % et 38 %).

Que veulent les femmes pour améliorer leurs conditions de travail ?

De meilleurs salaires, répondent-elles le plus fréquemment. Cela dit, l’importance du « gagner plus » s’atténue avec l’âge au profit d’un meilleur confort de vie. La priorité, pour les plus de 45 ans, serait de repenser leurs conditions de travail : près de 20 % souhaiteraient télétravailler ou aménager leurs horaires.

(1) À compétence égale regroupe 1 000 professionnels du recrutement engagés en faveur de l’égalité.

(2) 1 600 répondantes interrogées entre les mois de novembre et mars ; deux tiers habitent en Île-de-France, 59 % ont un niveau bac + 5 ; 80 % sont cadres ; 50 % sont managers ; 21 % sont membres de l’équipe dirigeante ; 93 % travaillent ou ont travaillé dans le secteur privé.

Auteur

  • Emmanuel Franck