APRÈS AVOIR SUBI LE CHOC de la désindustrialisation des années 1980, la France s’est fait une raison et a prétendu avoir les mains propres en optant pour une économie de services. Le secteur industriel est devenu pour les Français, et notamment les plus jeunes, au moment de leur entrée sur le marché du travail, synonyme de pollution environnementale et d’un travail sale et pénible. L’image de l’industrie taylorienne reste prévalante dans notre pays, de telle sorte que l’attractivité du secteur industriel est faible pour les jeunes, malgré des grilles de salaires souvent plus avantageuses que dans les services.

Selon un sondage Ifop de juin 2013, cette attractivité est de 36 % en France contre 67 % aux États-Unis et 82 % en Chine. Mais, selon les participants du colloque de La Fabrique de l’industrie, qui s’est tenu à Cerisy en juin 2014 et dont cet ouvrage rend compte, l’industrie doit également inventer son avenir à partir de modèles technologiques et de business models nouveaux, réfléchir à son ancrage territorial, tirer des leçons des expériences de l’étranger, sans pour autant les copier, et soigner son image auprès du grand public en favorisant une information honnête et transparente et en restant attentive à ses préoccupations.