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LA SEMAINE

Marie-Claire Carrère-Gée PRÉSIDENTE DU CONSEIL D’ORIENTATION DE L’EMPLOI (COE)

LA SEMAINE | l’interview | publié le : 17.03.2015 | Mariette Kammerer

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Marie-Claire Carrère-Gée PRÉSIDENTE DU CONSEIL D’ORIENTATION DE L’EMPLOI (COE)

Crédit photo Mariette Kammerer

« Nous proposons une charte du recrutement en ligne pour garantir l’égalité et la neutralité »

L’utilisation d’Internet améliore-t-elle le fonctionnement du marché de l’emploi, comme tend à le montrer le rapport adopté par le COE le 9 mars ?

Oui. Internet, dont l’impact a été très peu étudié, a permis une explosion du volume d’informations disponibles, favorisant la rencontre entre l’offre et la demande. Diffuser une offre ou y répondre est plus facile, rapide, accessible partout et à moindre coût. Les acteurs du recrutement en ligne sont multiples et diversifiés, permettant une recherche multicanal (jobboards spécialisés, agrégateurs, réseaux sociaux, sites de e-cooptation, etc.). Le marché du travail en ligne est donc plus dynamique et transparent. Mais la plus grande visibilité des candidats via les réseaux professionnels accroît aussi la concurrence entre salariés en poste et demandeurs d’emploi, ce qui peut parfois se faire au détriment de ces derniers.

Le recrutement en ligne n’est pas encore bien encadré : quels sont les risques de dérives ?

En l’absence de régulation suffisante, on assiste à des pratiques contestables : des jobboards qui font payer les candidats pour transmettre leur CV en priorité aux recruteurs ; des grandes entreprises qui utilisent des logiciels de sélection et tri automatique des candidatures sans en informer les intéressés ; des offres d’emploi à caractère discriminatoire, par exemple. Il faut une meilleure régulation sous l’autorité de la Cnil et du Défenseur des droits. La diffusion, le contrôle et le traitement des offres sont des enjeux majeurs pour garantir la neutralité et l’égalité du marché de l’emploi.

Que préconisez-vous pour les garantir ?

D’une part, il faut mieux informer et outiller les demandeurs d’emploi afin qu’ils s’approprient les codes de la candidature en ligne et intègrent la nécessité d’être visibles sur les réseaux sociaux. Le service public de l’emploi a un rôle à jouer dans l’accès et la formation à Internet. Côté employeurs, nous proposons une charte du recrutement en ligne. Elle engagerait par exemple à ne pas abuser des recherches d’informations personnelles sur les candidats, ou à mentionner l’utilisation d’un logiciel de traitement automatisé des candidatures, en précisant les algorithmes utilisés. Acteurs publics et privés doivent coopérer davantage pour établir ces règles communes du marché du travail en ligne.

Auteur

  • Mariette Kammerer