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Sur le terrain

Rémunération globale : LA PME MIE CALINE INVITE SES SALARIES à la table des actionnaires

Sur le terrain | publié le : 10.03.2015 | Christian Robischon

La chaîne de boulangerie-pâtisserie rapide vient d’ouvrir son capital à son personnel. Modeste en ampleur, l’initiative a pour premier objectif d’ancrer l’engagement au quotidien dans l’entreprise.

Le trimestre dernier, 106 des 260 salariés de la Mie Câline ont souscrit à l’ouverture du capital de la chaîne de boulangerie-pâtisserie rapide, plus précisément de la SAS Monts Fournil, qui fabrique les produits et pilote le réseau de franchisés, non concerné par l’initiative.

Ce taux d’adhésion est légèrement inférieur aux 50 % visés par la direction, mais celle-ci exprime sa satisfaction, estimant avoir atteint les buts premiers : « Renforcer le sentiment d’appartenance et la motivation du personnel, dont le degré d’implication est déjà élevé », expose David Giraudeau, directeur général. Selon l’entreprise, le fait de devenir actionnaire devrait augmenter l’envie de contribuer au développement du chiffre d’affaires et aux bénéfices, par des gestes simples d’économies et la démultiplication des idées d’amélioration au quotidien.

Menée en seulement deux mois, d’octobre à décembre 2014, l’opération ne revêtait pas d’enjeu de renforcement de fonds propres : les parts souscrites ne représentent au cumul que 1 % du capital de la SAS Monts Fournil, même si les montants investis par les collaborateurs ont dépassé les prévisions. « Alors que nous avions abaissé le ticket d’entrée de 1 000 à 500 euros, les intéressés ont au moins souscrit à hauteur du seuil initial envisagé et nous avons constaté des pics à 20 000 ou 25 000 euros », rapporte le directeur général.

La société, non cotée, est détenue majoritairement par la famille fondatrice qui, à cette occasion, a réaffirmé sa volonté de rester propriétaire, aux côtés d’investisseurs financiers pour environ 25 % du capital, et de l’encadrement pour 10 %. Vis-à-vis du personnel, les modalités de l’opération permettent de conjuguer fidélisation et perspectives financières intéressantes à la sortie. Les sommes sont bloquées pendant six ans dans une société d’actionnaires présidée par la responsable des ressources humaines, Catherine Gohau.

Première plus-value

« Les parts [dont la valeur nominale n’a pas été communiquée, NDLR] ont été calculées sur la valeur 2013 de l’entreprise, sachant qu’elle a déjà augmenté en 2014 – le CA a progressé d’environ 6 % –, ce qui doit garantir une première plus-value, et que nous comptons continuer à croître », souligne David Giraudeau, ajoutant qu’une « décote significative » a été appliquée sur la valeur de la part. Le coup de pouce au pouvoir d’achat qui devrait en résulter n’est pas un moyen de renoncer aux augmentations de salaires ni au supplément de participation que l’entreprise pratique depuis plusieurs années, insiste le dirigeant.

Monts Fournil a déployé un dispositif d’information assez conséquent. Six dates de réunions ont été proposées aux intéressés, des permanences ayant été tenues hors temps de travail par les directions RH et finances. Le processus s’est terminé par une information collective lors de la rencontre annuelle entre la famille propriétaire et le personnel. L’occasion, pour les salariés, d’entendre le témoignage de la direction de Bel’m, un fabricant de portes d’entrée qui a également ouvert son capital aux salariés. La société d’actionnaires, Calin’Action, sera dissoute au bout des six ans pour laisser place à une nouvelle structure dans laquelle pourront s’engouffrer d’autres salariés. Reste en effet 150 collaborateurs qui n’ont pas adhéré. « On ne les oublie pas, il n’y aura aucune forme de discrimination ou d’ostracisme à leur égard », assure David Giraudeau. L’employeur indique ne pas connaître à ce stade l’identité des souscripteurs, donc celle des non-adhérents. Elle n’apparaîtra que dans quelques semaines, à la première AG de Calin’Action.

Auteur

  • Christian Robischon