Quiconque a entretenu des relations professionnelles avec des Coréens comprendra que l’auteur ne force pas le trait quand il décrit les méthodes et l’ambiance de travail à LG France. Après une expérience chez Philips et chez Sony, l’auteur, anticipant le risque de perdre son poste dans cette dernière entreprise, décide de proposer ses services au fabricant d’électronique LG, dont il admire l’efficacité.

Recruté pour son profil dans cette société qui, d’ordinaire, ne confie de responsabilités qu’à des Coréens, l’auteur découvre l’horreur du management au pays mal nommé « des matins calmes » : stress permanent, journées de travail de 13 heures six jours sur sept, contrôles systématiques des salariés, autoritarisme, obsession maniaque des résultats, mépris des droits sociaux élémentaires… Le monde qu’il décrit semble si infernal qu’on se demanderait pourquoi il a passé dix ans dans cette galère, s’il n’expliquait la fascination exercée sur lui par le modèle coréen.

À l’heure où la philosophie de l’excellence se répand comme une traînée de poudre avec la mondialisation, les Coréens sont manifestement les meilleurs. Ils sont plus travailleurs, plus exclusivement motivés par les valeurs de l’entreprise, plus soumis à l’idéologie de la performance, entraînés depuis la prime enfance à ne faire que travailler, plus disposés que les autres populations à accepter le jeu cruel de la concurrence entre salariés. L’ouvrage présente le revers de la médaille et les méthodes tayloriennes d’un management qui est, au fond, celui qu’on nous présente aujourd’hui comme idéal.