logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’enquête

POLITIQUE DE FORMATION : INCONTOURNABLE e-learning

L’enquête | publié le : 10.03.2015 | L. G.

Image

POLITIQUE DE FORMATION : INCONTOURNABLE e-learning

Crédit photo L. G.

L’e-learning devient de plus en plus un élément structurant des politiques de formation des entreprises et d’agences publiques. La réforme de la formation à l’œuvre depuis un an, qui ouvre de nouvelles possibilités de recours à ces modalités pédagogiques, devrait renforcer cette dynamique.

L’ usage de l’Internet pour former à distance, en tout lieu, un public diversifié, à des vitesses différentes, se développe. Les responsables de formation l’intègrent toujours davantage dans leurs réflexions, poussés en cela par l’intérêt pédagogique de la formule, mais aussi par les injonctions de réduction de coûts de leur direction. Même si, à l’usage, cette proposition mérite d’être nuancée.

Comme l’a montré le nombreux public au dernier salon ILearning de janvier et comme on peut s’y attendre au salon SRH qui se déroulera les 24, 25 et 26 mars prochains, à Paris, les recherches de solutions et les expérimentations en e-learning fleurissent, avec des enjeux directs, et surtout indirects, élevés, dépassant le simple objectif de formation. Comme en témoignent les cas présentés dans ce dossier.

Ainsi, si le laboratoire normand Puressentiel s’est lancé pour la première fois dans l’aventure de l’e-learning en 2014, c’est non seulement pour former sa force de vente à ses produits à base d’huiles essentielles, mais aussi afin de formaliser un savoir qui était, jusqu’ici, non écrit et pour créer une base de données accessible à ses salariés et partenaires (lire p. 21). Le savoir ainsi pérennisé devient un pilier fondamental de l’avenir de l’entreprise.

ENJEU D’AVENIR

Le groupe coopératif agricole et agroalimentaire Axéréal (qui intervient dans les métiers du grain, le négoce international, la malterie, la meunerie, les productions et la nutrition animales…) est lui aussi dans une situation de quasi débutant en e-learning, mais ses ambitions sont importantes (lire p. 22). Car, à la suite d’une formation de ce genre en interne sur les basiques de la bureautique, Axéréal s’est lancé dans la coconstruction d’une e-formation spécifique sur des sujets ardus (les outils de gestion des exploitations céréalières et animalières en regard du respect des obligations légales) pour un public a priori peu technophile – les exploitants agricoles qu’Axéréal accompagne. Ces derniers ne sont encore qu’une minorité à jouer le jeu de la formation via Internet ; mais, pour le groupe coopératif, pas de doute : la démarche est prometteuse.

Même enjeu d’avenir, voire de survie, pour l’université des services (UDS) de la SNCF, qui mène actuellement une mue importante de son offre de formation (lire p. 23). Dès ce mois, l’UDS compte ouvrir un portail de formation aux 25 000 agents des branches voyageurs de la SNCF, afin de leur présenter tous les modèles pédagogiques disponibles actuellement : modules e-learning, contenus interactifs, vidéos, catalogues de formation présentielle pour managers et agents, forums et informations… Puis, dans six mois, l’étape suivante sera de présenter toute cette offre via des parcours de formation individualisés pour chacun des agents selon leurs postes, leurs itinéraires passés, les possibilités d’évolution… Une GPEC à l’échelle de la SNCF en quelque sorte. Le chantier est si important, qu’en termes de communications internes et externes, il n’est pas illustré par l’idée d’une gare ferroviaire, mais par celle d’un immense “hub” aéroportuaire.

Et comment l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) compte-t-il stimuler la créativité des adultes responsables d’enfants et de jeunes pour qu’ils leur proposent une activité physique régulière, afin de lutter contre les conséquences de la vie sédentaire ? En lançant un Mooc sur ce sujet dès ce 16 mars. Les personnes visées sont ni plus ni moins que les professionnels du sport, ceux de l’Éducation nationale et des administrations sanitaires et sociales, de même que les bénévoles d’associations, les techniciens de collectivités et les élus : une vraie campagne de santé publique.

UNE UTILISATION DÉROUTANTE

Face à de tels enjeux, certains experts préviennent quand même contre l’excès d’optimisme. Ainsi, Noria Larose, de l’agence de formation Nell & Associés, auteure d’un guide sur le choix des plates-formes de gestion du e-learning, rappelle que « certains supposent qu’un espace de stockage dans le “cloud”, associé à un réseau social et complété par un outil de production collaborative seraient suffisants. Or, si ce trio constitue un espace d’apprentissage intéressant, son utilisation peut désorienter certains collaborateurs ou apprenants qui ont besoin de plus d’accompagnement, ainsi que les formateurs qui ont l’habitude d’un cadre plus formel ».

Auteur

  • L. G.