Bill Gates lui-même l’a écrit en janvier dernier dans la lettre annuelle de sa fondation : 2015 sera l’année de l’e-learning, en quoi il voit le futur de l’apprentissage. L’ancien patron iconique de Microsoft, aujourd’hui versé dans l’action humanitaire, envisage bien sûr l’enjeu sociétal de l’éducation de masse dans les pays du Sud.

Mais les avantages de cet enseignement à distance par Internet expliquent aussi son appropriation accélérée par les entreprises depuis quelques années. Ces derniers mois, Saint-Gobain a annoncé un programme de formation de 190 000 salariés dans 64 pays grâce à une plate-forme en ligne ; PSA a mis en place un dispositif destiné à 12 000 collaborateurs au sein des succursales, l’Afpa et Orange business services ont initié un partenariat pour développer une vaste offre d’e-learning à destination des entreprises, puis du grand public…

De fait, il n’est plus de réflexion sur la formation des salariés qui ne se construise en partie autour de l’enseignement à distance – LMS (plate-forme de formation), « cours sur étagères », classes virtuelles ou encore serious games… Et dans certains cas, il s’agit d’aller bien au-delà de la seule mise à disposition de ressources pédagogiques. L’e-learning 2.0 intègre des aspects collaboratifs, permettant aux apprenants de faire eux-mêmes partager leurs connaissances, ou encore de formaliser un savoir jusqu’alors implicite.

Mais l’évolution des technologies n’a pas levé toutes les réserves : l’accompagnement reste indispensable pour assurer l’efficacité de l’enseignement à distance, à travers du tutorat ou en le complétant par des sessions en présentiel (blended learning). Les freins culturels demeurent, expliquant sans doute en partie pourquoi, si la grande majorité des entreprises utilisent l’e-learning, près de la moitié le destinent à moins du quart de leur effectif, et ce, pour moins de 10 % de l’action globale de formation.