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3 questions à… Franck Bodikian

ACTEURS | publié le : 10.03.2015 | Élodie Sarfati

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3 questions à… Franck Bodikian

Crédit photo Élodie Sarfati

DRH de Manpower France, il a été nommé en janvier dernier à la tête de la commission sociale de Prism’emploi, organisation professionnelle qui regroupe plus de 600 entreprises du recrutement et de l’intérim.

Quel est le rôle de la commission sociale de Prism’emploi ?

La branche dispose de plusieurs commissions : économique, juridique, communication et sociale. Cette dernière met en œuvre les politiques sociales et RH de la branche, à la fois pour les 20 000 salariés permanents des entreprises de travail temporaire, et pour les 2 millions d’intérimaires. Et c’est elle, bien sûr, qui conduit les négociations. La profession est active : ces deux dernières années, nous avons signé douze accords et avenants, notamment sur la classification des permanents et la sécurisation des parcours professionnels, qui a créé le CDI intérimaire.

Manpower ayant, historiquement, signé les premiers accords de la profession, c’est l’entreprise qui, traditionnellement, préside la commission sociale de la branche. C’est ainsi que j’ai été nommé à ce poste. En tant que DRH, je trouve intéressant de pouvoir porter à la fois l’ambition de la politique sociale de toute une profession, mais aussi une vision de l’intérim comme avenir de la flexibilité responsable en France.

Quel sera l’agenda social de 2015 ?

Au-delà des sujets de négociation classique, comme la NAO, 2015 sera consacrée aux questions de santé. En matière de prévoyance, nous avons à l’ordre du jour l’établissement d’un cahier des charges pour sélectionner le ou les organismes qui seront recommandés par la branche. Nous démarrerons également les négociations en matière de frais de santé, afin que tous les intérimaires soient couverts au 1er janvier 2016. Enfin, un accord sur la santé et la sécurité est en cours d’élaboration avec nos partenaires sociaux. L’autre axe de travail sera celui sur l’apprentissage. Nous voulons nous donner des objectifs au niveau de la branche, à la fois pour les permanents et les intérimaires, et développer une politique active sur l’alternance en général.

Le CDI intérimaire, mis en place depuis presque un an, semble démarrer doucement, au regard des objectifs qui étaient fixés par la branche. Faut-il faire évoluer ce dispositif ?

Il est trop tôt pour dresser un état des lieux précis de ce qui fonctionne ou pas, mais nous ferons le bilan au cours de l’année. Il faudra apprécier finement les difficultés rencontrées par les employeurs, pour travailler sur les freins. Mais si le CDI intérimaire est emblématique, il me semble aussi essentiel de suivre de près le développement du FSPI, le Fonds de sécurisation des parcours des intérimaires. On en parle moins, pourtant, c’est un dispositif très important, car il concerne potentiellement beaucoup plus de personnes. Alimenté notamment par une contribution de 0,5 % de la masse salariale intérimaire, il vise à accroître le temps de travail des salariés temporaires qui travaillent au moins 800 heures par an. Or passer d’un mi-temps à un temps complet, cela fait la différence en termes d’employabilité.

Comme avec l’apprentissage, on est là dans une logique de passeur : mener les intérimaires de moins vers plus d’emploi, mener les primo-accédants au marché du travail vers l’entreprise, à travers la double optique emploi et formation.

Franck Bodikian est titulaire d’un master de management international des ressources humaines de l’ESC Marseille. D’abord consultant chez Hay Group, il entre en 1993 chez DHL comme responsable des rémunérations puis devient DRH. Il sera ensuite le DRH de Bricostore en 2008, puis de Manpower France et ManpowerGroup France, en 2013.

Auteur

  • Élodie Sarfati