« Nous répondons à vos questions »: au-dessus de photos de collaborateurs souriants, BNP Paribas joue la carte de l’interactivité et de la proximité sur son site baptisé Backstage, destiné à faire connaître les coulisses de la banque à tous ceux qui souhaitent la rejoindre. L’audience est au rendez-vous : 30 000 visiteurs en janvier dernier, et 200 nouveaux inscrits tous les mois.

« En 2011, nous étions en pleine crise financière, et le secteur bancaire n’avait plus la même attractivité, rappelle Béatrice Perrot, adjointe au responsable du recrutement. Nous avons alors décidé d’être dans un dialogue vrai avec nos candidats. » Sur le site, chaque métier a son représentant. Ceux-ci sont choisis selon le profil des questions posées. Backstage compte beaucoup de professionnels RH, car les utilisateurs du site ont des demandes fréquentes sur les circuits de recrutement. « Nous sollicitons nos collaborateurs sur la base du volontariat, et nous leur demandons s’ils acceptent d’être le relais de la banque, explique Béatrice Perrot. Notre objectif, c’est une réponse dans les 48 heures. » Pas toujours tenu : Céline D. s’étonne, le 19 janvier 2015, de ne pas avoir eu de retour sur un dialogue engagé le 8 du même mois. Mais il lui suffit de parcourir d’autres réponses qui s’affichent automatiquement et qui sont en lien avec son sujet – la reconversion dans les métiers de la banque – pour avoir des éléments concrets.

« Le public est très large : ce sont des lycéens, des étudiants en classe prépa ou en école de commerce », souligne Orly Gayet, 26 ans, qui travaille en salle des marchés dans un rôle support. Deux à dix questions lui sont soumises par semaine, et il apprécie de donner une vision concrète de son métier, ce qu’il aurait voulu connaître quand lui-même cherchait sa voie. Ancien de l’Edhec, il s’était d’abord orienté vers l’hôtellerie. « Les jeunes ont une image erronée d’un métier idéal », regrette-t-il.

La trentaine de salariés qui acceptent ce rôle ne bénéficient d’aucune contrepartie financière. Et ils ne s’en plaignent pas auprès des syndicats : Jean-Marc Milly, délégué central CFDT, ne connaissait même pas l’existence de cet outil. Orly Gayet trouve agréable l’appartenance à un réseau interne à l’entreprise. « Ils ont une vraie volonté d’être utiles aux candidats, et ils en tirent beaucoup de satisfaction », note Béatrice Perrot. Aucune consigne ne leur est donnée, une seule règle existe : parler vrai, en restant dans le registre du pratique : « Nous avons confiance dans la parole de nos collaborateurs », témoigne-t-elle. Pas de modération avant publication des contenus, donc. « Nous ne parlons pas au nom de toute la banque, mais au titre de notre métier », remarque Orly Gayet. La responsabilité n’est donc pas trop lourde à porter, et la réponse prend peu de temps : « C’est comme expliquer à un ami ou au fils d’un ami qui cherche un emploi ; c’est le même d’état d’esprit. Je suis simplement plus vigilant sur la relecture. »

Backstage est aussi un indicateur fiable des préoccupations des étudiants et autres demandeurs d’emploi. « Nous avons un feedback permanent avec les candidats, se félicite la responsable. Ceci nous permet de connaître les tendances du moment, les points que nous pouvons améliorer dans notre communication. Par exemple, nous avons refait nos pages carrières et emplois, car nous avions beaucoup d’interrogations sur notre process de recrutement. » En 2014, la banque a embauché 2 200 CDI et accueilli 1 900 alternants en France.

Activité

Banque

Effectif

185 000 salariés dans le monde.

Résultat net monde

4,8 milliards d’euros.