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LA SEMAINE

Margaret Milan COAUTEURE DE L’OUVRAGE MIXITÉ, QUAND LES HOMMES S’ENGAGENT*

LA SEMAINE | l’interview | publié le : 03.03.2015 | Gaëlle Picut

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Margaret Milan COAUTEURE DE L’OUVRAGE MIXITÉ, QUAND LES HOMMES S’ENGAGENT*

Crédit photo Gaëlle Picut

« Les hommes ont compris qu’ils pouvaient tirer des bénéfices de la mixité »

Pourquoi et comment la mixité est-elle devenue plus « qu’une question de femmes » ?

Au départ, on a effectivement beaucoup parlé d’égalité des chances et de droits des femmes. Aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape, que l’on pourrait appeler la mixité 2.0, celle de la transformation et de la performance. Face à un monde très changeant, avec des mutations fortes – génération Y, féminisation, révolution digitale, etc. –, les entreprises doivent évoluer vers davantage d’autonomie, de flexibilité… Les hommes sont concernés par cette transformation. Par ailleurs, la mixité est une compétence managériale à acquérir. Ce n’est pas quelque chose de simple, car le poids des stéréotypes et des codes fait qu’on se heurte parfois à des murs d’incompréhension. Enfin, les hommes ont compris qu’ils pouvaient tirer des bénéfices de la mixité. Avant, les choses étaient très binaires, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Aujourd’hui, leurs aspirations se rapprochent. La mixité est devenue un sujet pour tous.

Pouvez-vous citer quelques pistes d’action efficaces développées dans le livre ?

J’en vois trois principales pour que les hommes s’engagent. Première piste, chaque entreprise doit bien réfléchir à son business case et en quoi la mixité est importante pour elle. Est-ce pour mieux connaître son marché ? Pour retenir les talents féminins ? Ou encore pour développer une marque employeur attractive ?

Deuxième point : il faut que les patrons soient engagés. Il y en a déjà quelques-uns parmi les entreprises du CAC 40. Ceux-là ont compris que ce n’était pas seulement un sujet de communication mais un vrai sujet, à mener sur le long terme.

Troisième point : il faut élever le niveau de conscience et de connaissances sur ces sujets. Sans cela, il est impossible de mettre en place des outils et des moyens pour faire évoluer la situation.

Que retenir des 12 témoignages de patrons présentés dans le livre ?

La profondeur de leurs convictions. Ils défendent la mixité comme étant l’une de leurs priorités stratégiques. Ils l’associent à des questions d’équité, de performance, de modernisation et de transformation. La mixité est un sujet dont ils ont souvent pris toute la mesure au moment où ils ont pris la direction de leur entreprise et où ils se sont retrouvés avec des comex dans lesquels les femmes étaient absentes ou très minoritaires. Cela les a frappés et ils ont réalisé qu’ils ne pouvaient se satisfaire d’une telle situation.

* Sous la direction de Marie-Christine Mahéas, Eyrolles, 264 pages, 20 euros.

Auteur

  • Gaëlle Picut