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LA SEMAINE

Fouad Benseddik DIRECTEUR DE LA MÉTHODOLOGIE ET DES RELATIONS INSTITUTIONNELLES À VIGEO

LA SEMAINE | l’interview | publié le : 17.02.2015 | Virginie Leblanc

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Fouad Benseddik DIRECTEUR DE LA MÉTHODOLOGIE ET DES RELATIONS INSTITUTIONNELLES À VIGEO

Crédit photo Virginie Leblanc

« Le reporting RSE se généralise… même si des sujets restent tabous »

Vigeo publie une étude* sur l’évolution des pratiques de reporting RSE entre 2008 et 2014. Quels sont ses principaux enseignements ?

Nous notons aujourd’hui une généralisation spectaculaire du reporting RSE sur la totalité des continents, y compris en Chine et dans les pays émergents. On peut l’expliquer par un mimétisme fort des multinationales, qui adoptent les pratiques de leurs concurrents. C’est aussi le fait de demandes explicites des investisseurs, des agences de notation, de l’action des ONG, et des réglementations. Il ne faut pas négliger non plus les efforts des entreprises qui ont connu des controverses. Par exemple, depuis sa mise en cause sur le travail des enfants, Nike est devenu un des acheteurs les plus exigeants au monde en matière de respect des normes sociales à l’égard de ses fournisseurs. L’étude montre aussi qu’il n’y a pas de corrélation entre la volumétrie de l’information et sa pertinence.

Quels sont les thèmes les mieux et les moins bien renseignés ?

La gouvernance est le sujet le plus renseigné. Il est suivi des thèmes relatifs à l’éthique des affaires et à la relation client. Les informations sur l’environnement sont celles qui ont le plus progressé. Restent deux grands angles morts : les droits de l’homme, notamment en Asie et dans plusieurs pays en développement, où on a carrément l’impression qu’ils ne font pas partie de la RSE. De plus, la liberté syndicale et la négociation collective restent des sujets tabous, même lorsque les relations professionnelles sont satisfaisantes. L’autre angle mort concerne la gestion des approvisionnements. Or les multinationales rendent rarement compte des principes ou des critères de responsabilité sur lesquels elles achètent ou se fournissent. C’est là que se loge la plupart du temps le dumping social.

Comment se situent les entreprises françaises dans l’étude ?

Parmi les 31 meilleurs scores attribués au regard des indicateurs de notre référentiel, on compte 19 entreprises françaises, dont la Société générale, qui obtient le meilleur score (99 %), suivie par BNP-Paribas, groupe Seb et Orange. Les entreprises françaises ont beaucoup progressé sur les questions environnementales et sur la rémunération des dirigeants. Elles sont les plus avancées à l’échelle mondiale sur les droits de l’homme et les RH.

* “De quoi les entreprises rendent-elles compte ?”, étude portant sur 1 309 entreprises, domiciliées en Europe, aux États-Unis, au Canada et en Asie-Pacifique.

Auteur

  • Virginie Leblanc