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MERYEM LE SAGET CONSEIL EN ENTREPRISE

La chronique | publié le : 17.02.2015 |

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MERYEM LE SAGET CONSEIL EN ENTREPRISE

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L’entraînement du leader collaboratif

Le leader collaboratif commence par être un bon collaborateur. Effectivement, on ne peut transmettre aux autres que ce que l’on pratique. Dans le développement de sa personne, cela sous-entend d’avoir dépassé le stade du besoin : besoin d’être le chef, besoin de reconnaissance, besoin d’avoir raison, besoin d’être aimé, etc. C’est fou la masse de besoins individuels qui polluent le travail en équipe. Pour que le projet commun ne devienne pas le terrain d’expression de stratégies personnelles déguisées ou non, il faut rester vigilant. Alors, pour être sûr de garder la forme, rien de tel que l’entraînement.

Dire “nous” plutôt que “moi je”. Finis les “j’ai décidé que” ou “moi je pense que ”. Le leader s’entraîne à parler comme le membre d’une équipe et travaille avec tous au service d’un but commun. Bien sûr, quand il partage un ressenti, il s’exprime à la première personne : j’ai été très touché par, ça m’a beaucoup plu de… mais, dans le déroulement du travail quotidien, le “nous” prime sur le “je”. Ce n’est pas si simple, car il faut se déprogrammer de l’association leader = chef. En fait, quand une collaboration marche bien, le vrai leader, c’est le projet. Que dit-on de vous : “il (ou elle) aime bien qu’on sache qui est le chef” ? ou bien “il n’est pas attaché au statut, ce qui lui importe, c’est le projet” ?

Écouter davantage. Le leader collaboratif écoute beaucoup, parce qu’il sait qu’il n’a pas la science infuse et qu’il veut bénéficier des idées de chacun. Ses idées à lui, par définition, il les connaît ! Ce sont les opinions complémentaires qui l’intéressent. Dans chaque entretien, dans chaque réunion, il apprend des autres. De ce fait, il capte mieux la réalité parce qu’il prend en compte les avis divergents, les commentaires des uns et des autres pour finalement construire une représentation commune des problèmes à résoudre et des solutions à bâtir.

Maintenir les personnes dans la boucle. Si l’on ne dispose pas d’une plate-forme collaborative, où chacun peut suivre le fil des échanges, il faut s’assurer que tous les membres du projet sont en copie et reçoivent les informations, au lieu de n’adresser les messages qu’à certains. Décider de façon personnelle qui a besoin de quoi pour travailler, c’était l’ancien monde. Si l’eau est la métaphore de l’information et du partage du sens, le rôle du leader collaboratif est de s’assurer que toute la rizière est irriguée au lieu de n’arroser que certains prés carrés.

Entretenir la confiance. La collaboration grandit plus facilement dans un terreau fertile, et l’engrais, c’est la confiance. Celle-ci se manifeste sur différents registres : on a confiance en l’autre s’il est compétent, s’il est fiable et que l’on peut compter sur lui, s’il partage les informations en transparence, s’il ne dissimule pas les problèmes, s’il dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit, s’il est disponible et bienveillant, s’il soutient les personnes dans leur effort, etc.

Dans les projets collaboratifs, le leader joue un rôle essentiel pour développer cette dynamique de confiance. Dans cet effort, impossible de se mettre en position “off”, ne serait-ce qu’une journée. Ce qui met des années à se construire peut être anéanti en un instant par quelques comportements dissonants. Faites-vous partie de ceux qui diffusent de la confiance autour d’eux ?