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Sur le terrain

RETOUR SUR… La prévention des TMS à la direction des services espaces verts de Laval

Sur le terrain | publié le : 10.02.2015 | Éric Delon

Depuis 2012, la ville de Laval a mis en place une démarche participative pour lutter contre les troubles musculo-squelettiques au sein de la direction des espaces verts.

Nous sommes en 2011. Constatant une augmentation inquiétante du nombre de maladies professionnelles liées aux troubles musculo-squelettiques (TMS) au sein de son personnel depuis plusieurs années, la mairie de Laval, en Mayenne (54 000 habitants, 1 450 agents), décide de réagir. De quelle façon ? En lançant une démarche ergonomique de prévention auprès de ses agents, en commençant par le personnel le plus touché, celui de la direction des espaces verts (90 agents). Entre 2006 et 2010, cette direction avait comptabilisé 14 maladies professionnelles, uniquement des TMS.

« Il s’agit d’un métier particulièrement physique, dans lequel nos personnels pratiquaient assez peu la polyvalence jusqu’à présent, malgré nos recommandations. À travers cette démarche, nous souhaitions à la fois améliorer leurs conditions de travail, diminuer le nombre de maladies professionnelles et le taux d’absentéisme », explique Virginie Blanche, responsable adjointe du service conditions de travail et relations sociales de la ville.

Un questionnaire anonyme

Après une première réunion de sensibilisation aux TMS, animée par le médecin de prévention, les agents sont invités à remplir un questionnaire – de manière anonyme – détaillant la spécificité de leur activité, la nature de leurs douleurs (membre par membre), les relations de travail entretenues avec leurs collègues, avec leur hiérarchie, mais aussi leur point de vue sur la notion de risques psychosociaux (RPS).

Le questionnaire ainsi que l’ensemble des données sociales de l’effectif sont alors transmis à un cabinet d’ergonomie indépendant. Ce dernier élabore un prédiagnostic après avoir rencontré le directeur du service des espaces verts, le médecin de prévention, mais également les agents, que le cabinet va aller observer sur le terrain.

Soucieux d’associer ces derniers à la démarche de lutte et de prévention contre les TMS, la DRH, outre la mise en place d’un comité de pilotage rassemblant la direction générale, la DRH, les représentants du personnel et les membres du comité hygiène et sécurité (CHS), crée alors deux groupes de travail, composés d’agents du service, au sein de la direction des espaces verts. Objectif : faire remonter des idées d’actions concrètes afin d’améliorer leurs propres conditions de travail. « Accompagnés par le cabinet d’ergonomie, les agents ont proposé, testé et parfois réalisé eux-mêmes de nouveaux outils de travail », souligne Virginie Blanche.

Validé en janvier 2013, le plan d’action comprend des actions à court terme (cinq mois) et à long terme (un à deux ans), par exemple, l’achat de chariots spécifiques évitant de porter les seaux et les engrais à la main, l’acquisition d’un matériel de désherbage automatique pour les cimetières, la commande de plantes nécessitant moins d’entretien… Autre idée proposée par les agents : l’aménagement d’espaces de travail comme, par exemple, la création d’un quai de chargement pour faciliter la manutention de charges dans le centre horticole de la ville.

« Par ailleurs, l’acquisition de dix équipements électroportatifs a permis de répondre aux contraintes de leurs activités physiques », explique Virginie Blanche.

Côté syndicats, une certaine convergence a vu le jour par rapport à cette démarche de prévention. « Nous soutenons toutes les initiatives visant à améliorer les conditions de travail des agents, mais il s’agit d’une démarche de longue haleine. Aujourd’hui, nous demandons à la mairie de s’engager résolument dans la prévention des risques psychosociaux », explique Christel Meslin, secrétaire de la section CFDT à la mairie de Laval. Forte de la mobilisation et de l’implication du personnel “espaces verts”, la mairie a étendu, fin 2013, la démarche de prévention au centre communal d’action sociale (CCAS) et, en 2014, à la direction de la petite enfance.

Auteur

  • Éric Delon