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L’enquête

CRÉDIT AGRICOLE CIB : ACCOMPAGNER LA TRANSFORMATION DES MÉTIERS

L’enquête | publié le : 10.02.2015 | É. S.

L’accord sur l’accompagnement des transformations de la banque a permis d’organiser une centaine de mobilités professionnelles. La plupart des salariés ont accepté de suivre.

Bien qu’il consacre une large part à la mobilité géographique – avec, notamment, la définition d’une zone de mobilité comprise entre 40 et 60 kilomètres du lieu de travail d’origine – l’accord signé en juillet 2013 au Crédit agricole CIB a servi avant tout à organiser des mutations fonctionnelles. « Avec un environnement de plus en plus concurrentiel et réglementé, nous sommes face à la nécessité d’adapter sans cesse notre organisation », justifie Éric Bazin, directeur des relations sociales et de la politique emploi.

Huit projets d’évolution d’organisation ont d’ores et déjà été lancés, dans différents secteurs d’activité de la banque d’investissement. En tout, 112 salariés ont été concernés par un changement de fonctions modifiant leurs contrats de travail. « Ces projets pouvaient aussi toucher d’autres collaborateurs, pour lesquels il ne s’agissait que d’une modification des conditions de travail. Dans ce dernier cas, ils ne rentraient pas dans ce dispositif, mais nous donnions aux instances représentatives une information complète sur les secteurs, les départements et les services concernés. »

PARCOURS DE FORMATION

En termes d’accompagnement, l’accord prévoyait un certain nombre de dispositions, au premier rang desquels, l’accès à des parcours individualisés de formation. Les budgets pouvant atteindre 7 500 euros en cas de reconversion, 10 000 euros pour les salariés handicapés. « Les journées de découverte des nouvelles fonctions ont rencontré un certain succès, remarque Éric Bazin. En revanche, le dispositif de réduction du temps de travail de 10 % ou 20 %, accordé pendant un an après la prise du nouveau poste, a été peu demandé. » Une quinzaine de personnes ont, en outre, bénéficié d’une action de formation spécifique pour un total de 700 heures.

46 mobilités ont d’ores et déjà été acceptées, une trentaine sont en cours de traitement et 23 ont été refusées. Parmi ces 23 refus – dont les 50 % étaient souhaités, les autres contraints, rapporte la CFDT –, « cinq personnes ont été repositionnées en interne par la voie de la mobilité classique, quatre ont un projet de création d’entreprise, une suit un cursus de formation diplômante, six ont retrouvé un emploi à l’extérieur de l’entreprise », détaille Éric Bazin, pour qui l’outil est « concluant. Il permet de mener les transformations nécessaires tout en donnant un cadre normé et précis aux collaborateurs ». Ce qui a permis ce résultat, c’est aussi, avance-t-il, « la qualité et la diversité des postes que nous avons pu proposer au reclassement ». Il faut dire que les mesures de fin de carrière, autre élément phare de l’accord, ont permis de libérer un certain nombre de postes pour la mobilité. À ce jour, plus de 160 personnes ont choisi de partir à la retraite avec une indemnisation majorée (de 12 à 24 mois de salaire).

ÉVITER UN PSE

Malgré tout, les syndicats restent vigilants. « Si nous avons signé ce texte, c’est pour éviter un nouveau plan social, après celui de 2012 qui a vu la suppression de 500 postes, insiste Didier Mas, le délégué syndical central CFDT. Si les ruptures étaient trop nombreuses, nous avons prévenu que nous demanderions la requalification en PSE. » « La question est désormais de savoir si les salariés resteront dans leur nouvelle affectation, or nous ne connaissons pas précisément le contenu de leurs nouveaux emplois, ajoute François-Marie Cottais, membre CFDT de la commission de suivi. C’est pourquoi nous avons demandé à connaître le détail des postes avant et après les transitions. » Éric Bazin, lui, rappelle la “philosophie” de l’accord : « Il s’inscrit dans une volonté de développer la culture de la mobilité. Ce qui ne veut pas dire changer à tout prix, mais accepter de se remettre en question pour accompagner l’évolution de son poste. »

REPÈRES

Activité

Banque de financement et d’investissement.

Effectif France

3 833 salariés.

Produit net bancaire 2013

3,712 milliards d’euros.

Auteur

  • É. S.