Le coût moyen des accidents du travail et des maladies professionnelles a augmenté en moyenne de 9,06 % entre 2012 et 2015 et de 16 % pour les arrêts de travail de plus de 150 jours. Une hausse constante depuis trois ans, en dépit de la baisse de leur nombre, constatée par la Cnam fin 2014, indique Alma Consulting Group, qui analyse leur évolution depuis la mise en œuvre de la réforme* de la tarification en 2012, tous secteurs confondus. Parmi les neuf secteurs d’activité, celui des industries du bois, du carton, textile et ameublement a vu son coût moyen augmenter le plus : + 14,04 %. Les augmentations de coûts sont particulièrement significatives pour les arrêts de plus de 150 jours : dans la métallurgie, par exemple, un arrêt qui dépasse ce seuil coûte 35254 euros, au lieu de 29 599 euros pour la tranche précédente (91 à 150 jours).

Yannick Jarlaud, directeur au sein d’Alma Performances RH, souligne que la réforme, si elle permet une meilleure visibilité sur le coût, comporte quelques inconvénients : « Si un employeur ne connaît pas de rechutes dans ces accidents, il paiera tout de même le forfait les intégrant. De plus, s’il a déjà payé un forfait pour un arrêt au-delà de 150 jours, il n’aura pas spécialement intérêt à inciter son collaborateur à revenir, d’où un risque de désinsertion professionnelle. Des comportements déviants peuvent aussi conduire certains managers à mettre la pression sur leurs salariés pour qu’ils reviennent plus tôt, afin de payer moins de cotisations. »