logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’enquête

BERNARD COTTET DIRECTEUR GÉNÉRAL DE DIDACTHEM

L’enquête | L’AVIS DE L’EXPERT | publié le : 03.02.2015 |

Image

BERNARD COTTET DIRECTEUR GÉNÉRAL DE DIDACTHEM

Crédit photo

Bernard Cottet présente sa démarche d’analyse de l’exposition aux facteurs de pénibilité. En prenant l’exemple de la branche du machinisme agricole, il explique comment son cabinet a construit des fiches métiers.

« Il n’est pas question de se poster derrière chaque salarié pour prendre des mesures, affirme Bernard Cottet. Il est tout à fait possible de construire une fiche générique par poste, par tâche ou par groupe d’exposition homogène, et de personnaliser en fonction des entreprises ou des organisations professionnelles. Les grandes entreprises ont des équipes compétentes dédiées en interne, mais il est très important que les branches se saisissent du sujet pour aider les petites entreprises. Nous travaillons en ce sens avec Michel de Virville.

Grâce à un grand groupe de protection sociale avec lequel nous sommes en partenariat, nous avons réalisé un diagnostic pénibilité dans la branche du machinisme agricole, qui comprend trois sous-branches, la location de matériels pour travaux publics, l’entretien de petits appareillages, la maintenance de gros matériels.

Comme les autres branches, celle-ci dispose d’emplois-repères. Prenons l’exemple des techniciens de maintenance : leurs contraintes physiques ne sont pas les mêmes en fonction du matériel qu’ils ont à gérer. Pour autant, en faisant un travail d’analyse des différentes conditions d’exercice des métiers, nous avons pu établir un maillage dans lequel près de 98 % des cas ont pu être traités. Pour quelques exceptions, le besoin s’est fait sentir de faire un focus particulier pour comprendre davantage la situation. Cela contredit l’idée d’un dispositif inapplicable.

Nous sommes allés sur le terrain en ayant déterminé un échantillon représentatif de l’ensemble des entreprises, des professions et des sous-branches : nous avons visité 30 entreprises de toutes tailles. Pour observer le travail réel et la réalité des contraintes subies, à chaque fois, nous allions les compétences croisées d’un expert en prévention des risques et d’un expert en prévention santé. Nos tableurs Excel et notre application Web sont aujourd’hui programmés avec les seuils officiels, et nous y rentrons les données mesurées.

En cas de polyvalence, nous renseignons un pourcentage de temps passé, par exemple sur la machine X, et un pourcentage de temps sur la machine Y. Nos outils vont automatiquement rechercher les informations dans la fiche générique correspondant à l’activité concernée.

Le tableur fait ressortir des niveaux d’exposition par couleur : vert (pas de dépassement du seuil), orange (seuil d’alerte), rouge (au-delà du seuil). Ainsi, le responsable d’entreprise peut disposer d’une alerte pour lui permettre de hiérarchiser les actions de prévention, alors même que le salarié n’atteint pas le seuil d’exposition avéré ouvrant droit à un compte personnel de prévention de la pénibilité.