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5 QUESTIONS À... Alain Lorgeoux

ACTEURS | publié le : 03.02.2015 | Laurent Gérard

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5 QUESTIONS À... Alain Lorgeoux

Crédit photo Laurent Gérard

Responsable RSE et diversité de Safran, il revient sur l’accord en faveur de l’insertion et du maintien dans l’emploi des personnes handicapées, signé fin 2014.

Quel est, à ce jour, l’état de l’emploi de travailleurs handicapés à Safran ?

À ce jour, Safran emploie en France plus de 1 700 salariés handicapés pour un effectif total de 68 000 personnes, et forme chaque année près de 70 alternants et stagiaires handicapés. Le taux d’emploi des personnes handicapées au sein de Safran en 2013 est de 4,5 %, dont 0,45 % de collaboration avec les établissements et services d’aide par le travail (Esat) et les entreprises adaptées (EA), soit un chiffre d’affaires utile de 3,8 millions d’euros. Et 4 % d’emplois directs : CDD, CDI, intérim, stages…

Comment s’est déroulée la négociation de votre accord ?

Elle a eu lieu de début juin à octobre 2014, dans un esprit consensuel et constructif. L’ensemble des organisations syndicales a été force de propositions, même s’il n’y a pas eu, au final, unanimité des signatures.

Quels sont les points forts de ce nouvel accord ?

Le plan d’embauches de ce second accord nous engage sur un niveau supérieur à celui prévu dans le précédent – une augmentation de 25 % environ : 90 recrutements, dont au moins 80 % en CDI, 88 alternants et 83 stagiaires pour la période 2015-2017. Nous entendons, par ailleurs, intensifier nos actions en faveur du maintien dans l’emploi ainsi que de la collaboration avec le secteur protégé et adapté, et poursuivre nos actions de sensibilisation et de formation sur ce sujet. De plus, Safran soutiendra les actions en faveur de l’accessibilité, de la situation des aidants familiaux parmi les collaborateurs du groupe, ainsi que des salariés porteurs de projets en faveur du handicap. Cet accord est conclu pour une durée de trois ans, de 2015 à 2017.

Comment expliquez-vous la faiblesse du recours de Safran au secteur protégé et adapté ?

Le développement de la collaboration avec le secteur protégé est le point faible du bilan de notre précédent accord. Fin 2014, 3,8 millions d’euros avaient été consacrés aux achats, soit une croissance de 23 %, plaçant Safran dans les 10 premières entreprises partenaires du Gesat. Mais l’objectif était de 8 millions d’euros. L’absence de porteur de cette politique à la bonne maille de chacun de nos 70 établissements explique ce résultat. Pour atteindre cet objectif maintenu de 8 millions d’euros pour fin 2017, nous comptons amplifier la collaboration entre la direction des achats et la DRH, notamment avec Safran purchasing, notre réseau d’achats hors production, qui engage 30 milliards d’euros par an. En 2017, ces 8 millions d’achats devraient représenter 1 % de notre effort global d’intégration du handicap, dans une projection qui devrait nous permettre d’approcher les 6 %, de l’ordre de 5,8 %.

Vous prévoyez également la mise en place de “cellules de maintien dans l’emploi”. Comment agiront-elles ?

Les partenaires sociaux nous ont passé le message que nous pouvions encore améliorer la reprise du travail d’un salarié absent pour des difficultés de santé. En pareilles circonstances, ce salarié entend des avis très différents de ses interlocuteurs médicaux. Il est donc important qu’il entende la même chose de la part de ses employeur, médecin, manager, assistant de service social, interlocuteur RH. Les cellules de maintien dans l’emploi assureront une anticipation la plus en amont possible dans la préparation de la reprise d’activité d’un salarié absent suite à un problème de santé. Un tel processus a été mis en place au sein de deux filiales de Safran : Aircelle et Turbomeca. Celles-ci ont enregistré un taux de reconnaissance de travailleurs handicapés deux à trois fois supérieur à celui constaté en moyenne dans le reste du groupe.

Auteur

  • Laurent Gérard