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SODIAAL : « J’ATTENDS AVEC IMPATIENCE L’INVENTAIRE DES CERTIFICATIONS DE LA CNCP »

L’enquête | publié le : 27.01.2015 | LAURENT POILLOT

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SODIAAL : « J’ATTENDS AVEC IMPATIENCE L’INVENTAIRE DES CERTIFICATIONS DE LA CNCP »

Crédit photo LAURENT POILLOT

Hugues Ferrier, directeur de la formation de Sodiaal*, juge le contexte peu propice à stimuler la formation. Il s’attend à une baisse des financements mutualisés et à un délai d’adaptation très long dans sa branche pour rendre les formations certifiantes.

Etes-vous prêt pour la mise en œuvre de la loi de réforme de la formation ?

À Sodiaal, 75 % des 9 500 salariés accèdent chaque année à une formation. En 2013, l’investissement total a atteint 3,8 % de la masse salariale. Mais l’entreprise ne recourt pas aux for mations certifiantes, mis à part certains CQP de conducteur de machine de fabrication ou de conditionnement. Nos actions sont courtes et d’adaptation aux évolutions technologiques de production, du fait de nos effectifs industriels. L’enjeu pour 2015 sera l’inventaire des certifications de la Commission nationale des certifications professionnelles. Nous l’attendons avec impatience, en l’espérant proche de la réalité des entreprises, intégrant aussi les certifications commerciales – par exemple celles dispensées par les constructeurs de machine –, qui correspondent à des compétences reconnues sur le marché du travail.

Comment piloterez-vous votre plan en 2015 ?

La gestion sera toujours confiée à Opcalim, auquel toutes les sociétés du groupe sont adhérentes. Le plan représentait 2,75 % de la masse salariale en 2013. Chaque établissement continuera de recenser ses besoins sur une échelle de 1 à 3, de facultatif à indispensable. Je coordonnerai les remontées d’informations, mais chaque business unit a la responsabilité de son budget en dernier ressort. Nous nous attendons à perdre des retours de financements mutualisés sur la période de professionnalisation désormais ciblée sur les actions certifiantes et de plus de 70 heures, sur le DIF ainsi que sur la contribution additionnelle au plan de formation de branche (0,3 %). Le niveau d’effort financier supplémentaire dépendra de la santé de chaque business unit.

Comment allez-vous vous adapter ?

En tentant de certifier nos formations. Par exemple, pour faire évoluer les cadres intermédiaires vers des responsabilités de direction d’usine, nous pourrions élaborer notre propre référentiel de compétences comportementales et créer un assessment center permettant d’identifier ces compétences en situation fictive de travail. Il faudrait ensuite faire porter la formation adéquate par un organisme de formation certificateur.

Cette logique de certification vaut aussi pour le CPF. Pourrez-vous le promouvoir rapidement ?

Je m’interroge. Même si le site Internet de la Caisse des dépôts a été très bien fait, les responsables formation craignent de voir se substituer un capharnaüm des certifications au maquis des règles de l’imputabilité, qui captait une trop grande partie de notre disponibilité. De plus, la CPNEFP met parfois plus d’un an pour valider un projet de CQP, qui peut avoir nécessité jusqu’à neuf mois d’élaboration. Pendant ce temps, les entreprises ne peuvent pas lancer l’action.

Modulariser les CQP en les découpant en unités de valeur (UV) capitalisables, un peu comme pour les crédits UCTS en formation initiale, engendrerait de la souplesse. Mais je crains qu’une telle démarche de certification des UV ne prenne un temps considérable. Et la valeur ajoutée d’un responsable de formation est de repérer les compétences nécessaires demain et de construire des dispositifs pédagogiques en conséquence, pas de remplir des formulaires.

* Groupe de transformation laitière, détenteur des marques Candia et Entremont.

Auteur

  • LAURENT POILLOT