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L’enquête

ORANGE : FORMER RESTERA UNE OBLIGATION

L’enquête | publié le : 27.01.2015 | L. G.

L’opérateur télécom veut maintenir son effort de formation vu les enjeux concurrentiels, et quels que soient les changements dus à la réforme. Mais des ajustements sont envisageables.

Former, c’est incontournable, absolument nécessaire. Vu les enjeux commerciaux, concurrentiels et technologiques auxquels sont confrontés les grands des télécoms, ils ne peuvent faire autrement, quelle que soit la réforme : c’est le constat, mais aussi le parti pris de Christophe Chollet, responsable des financements formation à Orange. L’effort doit être maintenu, c’est vital, et il faut s’astreindre à « décorréler le financement du plan et les financements mutualisés ». Dans un sens, la stratégie d’Orange a toujours été de former d’abord et de travailler par la suite à une optimisation des financements mutualisés. « Les retours de financements de la part de l’Opca, Opcalia, ont finalement toujours été considérés comme un “plus” réinvesti en formation, mais ne décidant pas de l’effort engagé : il faudra continuer et renforcer cette tendance. Si la réforme devait aboutir à une réduction de l’effort formatif, ce serait très négatif et anormal. Certains confrères d’entreprises d’autres branches l’évoquent parfois : pour nous, ce n’est pas possible. » Aussi, Christophe Chollet reconnaît « la faible incidence de la réforme à ce jour et, dans un premier temps, sur notre politique formation, hormis bien entendu sur le volet CPF ». Depuis plusieurs mois, le plan 2015 est travaillé suivant les processus internes, et il s’avère stable comparativement à celui de 2014. Trois millions d’heures de formation seront dispensées, soit environ 31 heures en moyenne par salarié, et si l’on note une très légère décroissance, elle est due à une petite réduction de l’effectif. Bilan : quoi qu’il en soit à ce jour, l’effort financier en matière de formation reste sensiblement le même ; c’est-à-dire autour de 6 % de la masse salariale, salaires compris. Un peu plus de 50 millions d’euros passeront en achats externes de formation, les grandes thématiques seront les formations relation client, système d’information et réseau ; viendront ensuite les métiers transverses et fonctions supports.

PEU DE FORMATIONS ÉLIGIBLES

Oui, mais le plan 2016 ? Celui qu’il va falloir envisager d’ici à la fin du premier semestre, sans le 0,9 % plan de formation mais avec le compte individuel de formation : comment sera-il financé ? En partie en tentant de s’aligner sur les nouveaux paradigmes de la réforme, concède Christophe Chollet. « Assez peu de formations largement dispensées à Orange sont éligibles aux CPF et aux nouvelles périodes de professionnalisation, dont l’accès a été extrêmement durci par la réforme. Nous avons déjà fait ce constat lors de la construction de la liste de branche éligible au CPF : peu d’entre elles sont inscrites au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), ce sont davantage des certifications internes ou en coconstruction avec des écoles ou via les certificats de professionnalisation de la Fédération de la formation professionnelle. Aussi, nous allons sensibiliser tous les relais internes de la formation afin de mener une action de fond sur toutes les formations et leurs ingénieries pour voir ce qui pourrait entrer dans la nouvelle épure de la réforme. Nous mènerons ce travail avec notre Opca, Opcalia. »

Christophe Chollet reconnaît que l’affaire sera un peu compliquée, mais l’enjeu est important, car l’estimation du versement du futur 0,2 % CPF se chiffre en millions d’euros. Orange a en effet décidé, comme de très nombreuses autres grandes entreprises, de verser son 0,2 % CPF à son Opca : « Quand on fait le bilan des avantages et des inconvénients d’une gestion interne des fonds CPF, il ressort qu’à ce jour, la gestion interne est moins favorable. Par prudence, le versement à l’Opca est la meilleure solution, du moins en 2016. »

De même avec l’accord de branche déjà en place instaurant un versement de 10 % du 0,9 % à Opcalia. Pour l’heure, cet accord n’est pas remis en cause, et ne le sera certainement pas avant 2016. Même si, pour Christophe Chollet, il perd de son sens dans l’esprit de la réforme. Une des particularités d’Orange est de compter dans ses effectifs une proportion de 50 % de fonctionnaires qui, eux, gardent leur DIF. L’entreprise fait le choix « d’aligner le DIF sur le CPF » : seules des certifications et formations éligibles sur les listes CPF seront désormais accessibles via le DIF. Nombre de ces dernières étaient consacrées à la préparation à la retraite, cela ne devrait plus être possible. Jusqu’à 6 000 DIF ont été enregistrés par an chez Orange.

LES ENTRETIENS “ORANGE AVENIR”

Reste un point sur lequel l’opérateur réfléchit également : l’entretien professionnel tous les deux ans, avec bilan à six ans. Des entretiens avec les managers sur la formation et l’avenir du salarié ont déjà lieu ; et les cellules “Orange avenir” offrent une forme de rendez-vous entre l’entretien professionnel et le bilan de compétences : une douzaine d’entités Orange avenir ont accompagné 18 000 salariés pour environ 4 200 entretiens de natures diverses en 2014. Ce qui, selon Christophe Chollet, serait une piste intéressante pour faciliter la mise en place de ce nouvel entretien.

Auteur

  • L. G.