À projet industriel d’ampleur, campagne syndicale d’envergure. Le projet de fusion du Français Lafarge et du Suisse Holcim en vue de créer le numéro un mondial des matériaux de construction, suscite l’inquiétude des syndicats, qui ont lancé, le 15 janvier, une campagne dans une vingtaine de pays. Organisée par trois fédérations syndicales internationales, la campagne, intitulée “pas de fusion sans droits des travailleurs”, prend différentes formes selon les pays : distributions de tracts, rassemblements devant les usines, conférences de presse et arrêts de travail, en France notamment.

Rassemblement à Paris. Un rassemblement a été organisé devant le siège parisien de Lafarge le 15 janvier et une délégation de représentants du personnel a été reçue.

Les syndicats craignent 15 000 suppressions de postes et reprochent aux deux entreprises de manquer de transparence. Ils demandent la garantie des conditions de travail dans les parties qui seront cédées ; la fixation d’un plafond de sous-traitance ; le respect des conventions collectives dans la nouvelle entité ; la reconduction de l’accord transnational de responsabilité sociale de Lafarge ; un dialogue social où seraient impliqués un comité syndical mondial commun aux deux entreprises, le comité d’entreprise européen et les fédérations syndicales internationales concernées. Contactée, la direction de Lafarge affirme que de nombreuses réunions ont déjà été organisées et que d’autres le seront.

Dans un entretien accordé au Figaro le 14 janvier, les Pdg des deux entreprises ont promis des « synergies encore supérieures » aux 1,4 milliard d’euros annoncés. Mais les deux dirigeants se sont aussi montrés rassurants sur l’emploi en France.