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Chronique

DU CÔTÉ DE LA RECHERCHE

Chronique | publié le : 20.01.2015 | DENIS MONNEUSE

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DU CÔTÉ DE LA RECHERCHE

Crédit photo DENIS MONNEUSE

Le prince charmant n’a pas de cheval blanc

Selon l’adage, derrière tout grand homme se cache une grande femme. Mais l’inverse est-il vrai ? Parmi les femmes qui font les plus brillantes carrières, leur conjoint a-t-il un rôle dans leur ascension ? Une étude parue dans la Harvard Business Review apporte des réponses.

Cela ne fait que cinquante ans que le MBA de Harvard accueille des femmes. Pour fêter cet anniversaire, trois chercheuses maison, Robin Ely, Pamela Stone et Colleen Ammerman – les chercheurs sont moins nombreux que les chercheuses à s’intéresser au genre – ont interrogé 25 000 diplômé(e)s de cette université pour prendre de leurs nouvelles.

Les réponses des hommes et des femmes sont similaires en termes d’aspirations. Un écart apparaît cependant quant à leur réalisation : les femmes atteignent moins leurs objectifs de carrière et sont moins satisfaites de leur vie professionnelle.

Jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil : l’enquête ne fait que confirmer ce que beaucoup d’autres ont déjà fait apparaître. La plupart des dirigeants, des chercheurs et des salariés eux-mêmes expliquent cette situation par le fait (ou la croyance) que les femmes feraient passer la famille avant leur carrière, prenant de la distance par rapport au travail pour s’occuper de leurs enfants. Derrière une grande femme se cacherait une grande nounou, voire plusieurs.

Cette explication est pourtant fausse, en tout cas en ce qui concerne les anciennes élèves de Harvard : les congés maternité ont peu d’impact sur leur carrière. En outre, seules 11 % se sont arrêtées de travailler pour élever leurs enfants. Et encore : la plupart l’ont fait par dépit, parce qu’elles se sentaient stigmatisées ou bien parce que leurs perspectives de carrière étaient limitées.

L’explication de la moindre réussite et de la moindre satisfaction professionnelle des femmes est donc à chercher ailleurs, en l’occurrence dans leur couple. Alors que la grande majorité des diplômées imaginaient à la fin de leurs études que leur carrière et celle de leur conjoint auraient autant d’importance, 40 % d’entre elles indiquent que, dans les faits, leur carrière est passée au second plan, derrière celle de leur conjoint. À l’opposé, 60 % des diplômés pensaient que leur carrière primerait sur celle de leur femme, et ce fut le cas dans plus de 70 % des cas.

De même, alors que la moitié des femmes, pensaient qu’elles s’occuperaient à égalité avec leur conjoint de leurs enfants, seules 30 % d’entre elles ont connu cet équilibre.

L’étude montre ainsi que c’est le fait que la carrière de l’homme passe avant celle de la femme et que le père s’occupe moins des enfants qui empêche les femmes de monter dans la hiérarchie et qui les rend malheureuses, du moins professionnellement parlant. Derrière une grande femme se cache un petit mari, au sens où une femme au top du point de vue professionnel a souvent un mari qui accepte de mettre sa carrière légèrement en sourdine.

Par conséquent, le prince charmant n’a pas nécessairement de cheval blanc ; c’est plutôt un homme qui favorise la carrière de sa femme et s’occupe abondamment de ses enfants. Messieurs, alors que la Saint-Valentin approche, vous savez ce qu’il vous reste à faire pour rendre votre femme heureuse !

Auteur

  • DENIS MONNEUSE